Vue d’une maison du faubourg Saint Germain par Israël Silvestre
Vue d’une maison du faubourg Saint Germain par Israël Silvestre : vestige de campagne rattrapé par la ville !
Bien difficile de localiser cette vue de maison par Israël Silvestre ! Le dessinateur officiel de Louis XIV nous avait habitué à situer ses vues, en précisant leurs propriétaires ou leur emplacement. Ici, nous ne connaissons que le quartier : le faubourg Saint Germain.
Une chose est sûre ! Nous sommes dans la seconde moitié du XVIIe siècle et Paris se transforme alors, sous l’action du roi Soleil.
Une maison entre la campagne et la ville
En regardant de près cette composition, on constate qu’on est encore à la campagne. Surveillez le bétail qui rejoint la cour de cette grande bâtisse !
Sur la gauche, la verdure est bien présente. Mais la ville n’est pas si éloignée. Sur la droite du dessin, on voit les bâtiments bien ordonnés. Le faubourg Saint Germain progresse, l’urbanisation avance, Paris grandit.
On imagine par ailleurs que de l’eau sale, comme celles des fossés passent sous ce petit pont de pierre à droite. Elle doit être également alimentée par celle de l’étable de cette maison.
Une maison bien grande mais dont la vétusté apparait
Cette bâtisse est de forte dimension. La perspective choisie par Israël Silvestre joue sur ce registre. On est loin des maisons médiévales. Elle est tenue en partie par des pierres, signifiant bien la richesse de ceux qui l’ont édifiée.
Mais elle est bien vétuste. Silvestre y montre des arbres qui poussait sur ses flancs. Certains sont même mort. A plusieurs reprises dans ses dessins, l’artiste figure des traces de végétation sur des bâtiments, mais c’est à chaque fois pour indiquer leur état de ruine, comme un signe de ce Paris qui disparait en cette milieu du XVIIe siècle.
Les barriques sont nombreuses. Le bétail bien fourni. Mais le toit présente des fragilités
Les personnages
Tout comme ces deux hommes assis, nous regardons à la scène. Certes, d’autres travaillent comme cet ouvrier qui porte du bois.
Deux autres marchent péniblement. Un mendie. La pauvreté est aussi présente. S’agit-il de celle de ces gens qui travaillaient encore des travaux de la campagne et qui doivent reculer devant l’avancée de la ville ? S’agit-il de celle de population attirée par la ville et ses possibilités ?
En tout état de cause, ici aussi, le fait est rare. Les mendiants que représentent Silvestre sont souvent dressés à l’entrée des églises, espérant obtenir l’aumône de la part de fidèles.