Vue de l’hôtel de Bretonvilliers par Israël Silvestre
Vue de l’hôtel de Bretonvilliers par Israël Silvestre : lieu grandiose avec son jardin sur l’île Saint-Louis.
Avec la vue de l’île de Notre Dame, c’est la seconde perspective de l’île Saint-Louis par Israël Silvestre que nous vous proposons sur ce blog. Réalisé quelques années plus tard, toujours dans la moitié du XVIIe siècle, elle représente une vue assez proche, mais avec des détails intéressants. Silvestre se révèle un merveilleux témoin du Paris du Grand Siècle.
La composition de l’œuvre
Tout comme pour la vue de l’île de Notre Dame, Israël Silvestre s’est placé sur l’île Louviers pour disposer d’une vision large sur ce paysage de la Seine. On y trouve à gauche le fleuve, avec une représentation un peu lointaine du pont de la Tournelle. Surplombant l’ensemble, on peut distinguer les nombreux clochers émergeant du quartier latin et de ses nombreux collèges. Notre Dame se dresse fièrement, avec sa belle flèche positionnée entre les deux tours.
Sur la droite de l’édifice, la part belle est laissée la maison de Bretonvilliers sur laquelle nous nous arrêterons quelques instants. Proche des bords de Seine, la propriété disposait de magnifiques et grands jardins. Là, les résidents et les visiteurs pouvaient se promener près du bassin central et d’un parterre soigneusement ordonné.
L’hôtel de Bretonvilliers
Comme on peut le constater sur cette belle planche, l’hôtel de Bretonvilliers disposait d’une imposante façade, réalisée par Jean Androuet du Cerceau. Le propriétaire des lieux était un puissant du règne de Louis XIII. En effet, Claude Le Ragois de Bretonvilliers avait été secrétaire du conseil du roi. Il tirait ses revenus de ses fermes.
Ce n’est pas moins de six hôtels de rapport qui ont été construits sur cette pointe de l’île Saint Louis, lors de son urbanisation, entre 1637 et 1642.
Après la mort de ses illustres propriétaires, l’édifice fut loué à la Ferme générale à partir de 1719. L’ensemble fut détruit en 1874 lorsqu’on construisit le pont de Sully. Le souvenir de ces lieux subsiste par la rue de Bretonvilliers, lancée à cette époque.
Le dessin est gravé en 1652, peu de temps avant la mort de madame de Bretonvilliers en 1653.
Le pont de la Tournelle, un édifice en pierre.
Alors même que dans la vue de l’île de Notre Dame, Silvestre représente le pont en bois, on le repère en pierre dans cette perspective. En effet, l’ouvrage avait été reconstruit en 1656, en pierre, avec 5 piles. Il fait alors partie des ponts les plus grands de Paris à cette époque.
Comme on peut le constater sur cet ouvrage, au-dessus de chaque pile, on avait installé une chasse permettant de positionner une statue.
Les personnages de la composition
Silvestre représente un grand nombre de personnes sur cette belle vue. Ainsi, on peut voir au loin les passants, traversant le pont, entre la rive gauche et l’ile Saint-Louis. Ils sont nombreux à déambuler sur les bords de Seine. Tout âge y est présent, entre des personnes plus âgées, s’appuyant sur leur cane, comme des plus jeunes. Certains observent le mouvement des bateleurs, reposant leurs bras sur les parapets du quai.
Enfin, dans les jardins aussi, on se promenait, profitant du calme des lieux pour bavarder et profiter de cette journée qui semble bien calme.