Les vendeurs de cartes postales lors de la crue de 1910
Les vendeurs de cartes postales lors de la crue de 1910 : chacun veut des images de Paris inondé en souvenir.
Au début du XXe siècle, Paris connait un plein boom : celui des cartes postales. Des images sont prises partout en ville et diffusées par ce moyen. Ainsi, pas de surprise que lors de la crue de 1910, les photographes proposent d’immortaliser ce moment.
Après une semaine très marquée par la montée des eaux, le week end arrive le lendemain du pic. Malgré encore des quartiers avec les pieds sous l’eau, les parisiens sont soulagés de voir la Seine baisser. Ils profitent du repos hebdomadaire pour venir en nombre sur les quais, voir le fleuve couler à très grandes eaux. Là, les vendeurs de cartes postales les attendent. Quoi de mieux que de partir avec un souvenir ?
Retour sur l’événement avec le Petit Parisien du 31 janvier
Une foule près des ponts qui fait le bonheur des vendeurs ambulants
« La consigne est moins sévère au pont d’Austerlitz ; aussi fut-il noir de monde, tant que le jour dura. Ce pont, fort spacieux, est d’une solidité à toute épreuve.
La foule fut surtout considérable sur ce pont et à ses abords sur les deux rives, de une heure à quatre heures de l’après midi : accoudés sur les parapets, des gens endimanchés, des familles passent des heures à regarder les flots s’écouler.
Les marchands de cartes postales représentant Paris sous l’eau, ne sont pas moins assiégés. »
« A la Bastille et dans le voisinage. »
La place de la Bastille présentait, elle aussi, un aspect le plus curieux. Toutes les artères y déversaient, depuis le matin, un flot incessant d’habitants de Charonne, de Ménilmontant et des autres quartiers voisins qui profitaient de cette journée de dimanche ensoleillée pour venir voir les ravages causés par l’inondation.
– Paris dans l’eau et ses vues…
De toutes parts, ce cri, proféré par d’innombrables marchands de cartes postales, perçait ce brouhaha confus, qui s’élevait de la foule et chacun se ruait vers les cartes postales éparpillées sur des tables volantes, au fond de simples parapluies, ou tenues à la main par les gagne petit, auxquels toute occasion est favorable pour faire un peu de commerce. »