Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les travailleurs de la rue

Les travailleurs de la rue, ou l’histoire de la lutte permanente sans fin pour la survie, contre la pauvreté

 

Les rues de Paris ont toujours été peuplées. C’était un véritable lieu de vie, où de nombreuses personnes travaillaient, avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de profits. Enfin surtout beaucoup de pauvreté.

 

On croisait ces travailleurs de rue, à chaque coin de la ville. Très pauvres, ils participaient à la vie de la cité, en lui donnant ses particularités, son caractères. Toutefois, ce monde était composé d’une diversité de mondes, en fait. 

Arlette Farge décrit la vie de ces parisiens de la rue au XVIIIe siècle. Découvrons les grâce à elle !

 

Les métiers ambulants, entre les gagnes deniers et les vendeurs à l’étal

Lorsqu’on avait pas de travail à Paris, on pouvait courir la rue, pour chercher des commissions. Ainsi, de nombreux parisiens connaissaient les bons endroits et les bonnes heures. Toutefois, cette activité n’était pas régulière et de nombreux gagnes deniers, comme on les appelait, devait recourir à la mendicité. 

Les vendeurs à l’étal faisaient aussi partie de ces métiers ambulants. La plupart parcouraient les rues avec leur maigre marchandise, en la transportant sur le dos. D’autres plus chanceux disposaient de leur étal. Ils pouvaient l’installer dans un endroit fixe. Toutefois, ils devaient le ranger le soir. Très nombreux, ils refusaient de se laisser déloger par la police. Bien qu’elle tentait de les recenser, elle était débordée par la foule.

 

Les prostituées, tellement nombreuses

Au XVIIIe siècle, selon les décomptes, Paris comptait aux alentours de 40 000 prostituées. 30 000 battaient le pavé et 10 000 n’étaient pas dans la rue.

Ces femmes appartenaient à des catégories très différentes. Ainsi, on distinguait les raccrocheuses qui étaient à leur compte.

Ensuite, venaient les boucaneuses, qui vivaient chez des maquerelles, tout en travaillant pour elles même. Leurs maigres profits étaient mangés par le logis mais aussi les vêtements que leur louaient leurs logeuses. 

 

Les mendiants, 

La ville de Paris attirait les pauvres paysans de la campagne qui ne parvenaient plus à vivre de la terre. Ils venaient peupler la ville et ses rues. Au XVIIIe siècle, ils étaient très nombreux en ville et pour la plupart recouraient à la mendicité. 

Cette présence inquiète beaucoup les parisiens. Leurs réseaux font l’objet d’une véritable littérature. Ainsi, on les raconte organisés en réseau, vivant dans des cours des miracles. Certains sont argotiers d’autres coupeurs de bourse. 

Aussi, la mendicité était réprimandée. Sous Louis XIV, on décida d’envoyer les mendiants dans des hôpitaux. Au début du XVIIIe siècle, un mendiant récidiviste risque la galère. En raison de leur nombre, les autorités cherchèrent à leur donner un travail. En tout état de cause, le mendiant vivait dans une fuite permanente de la police.

 

Sources bibliographiques :

  • Farge, Arlette. Vivtre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle. Editions Julliard. Paris. 1992