La signature de Jules Lavirotte
La signature de Jules Lavirotte : signe d’un artiste qui s’affiche de plus en plus librement en se démarquant
Comme souvent pour l’Art nouveau, les signatures des architectes sur les façades de leurs immeubles sont très travaillées. Jules Lavirotte, sur ce plan, nous laisse de magnifiques œuvres, qu’il a parsemé sur ses beaux immeubles parisiens.
Nous vous proposons ici de revenir sur ces belles traces qui valent aussi le coup d’oeil, en passant devant ces beaux édifices.
La première trace, toute simple au 151 rue de Grenelle
Au 151 de la rue de Grenelle, Jules Lavirotte réalise son premier immeuble parisien.
L’audace est là, comme on peut le voir avec la façade de cour toute en céramique. Toutefois, elle est derrière.
Devant, tout est encore bien sage ! Avec de la pierre de taille et des décors travaillés mais sans trop de fantaisie. Elle se fait discrète, comme le témoigne les sauriens de la porte d’immeuble. Seuls les connaisseurs de l’argot d’alors y comprennent l’allusion sexuelle.
Alors la signature est à l’image. Simple !
Nous sommes en 1898, le changement de siècle n’a pas encore eu lieu. Mais le temps passe très vite.
Une signature plus affirmée au 12 rue Sédillot
Seulement, l’année suivante, en 1899, Jules Lavirotte réalise l’Hôtel Monttessuy. Ici, certes la pierre de taille est toujours de rigueur, mais les formes sont plus affirmées, les ferronneries avec davantage de fantaisie.
La signature s’affiche davantage. On commence à la retrouve stylisée. On pourrait penser qu’elle correspondrait à une police de caractère propre. En complément, toujours cette petite abréviation : Arch.
La mise en avant encore plus affirmée comme un artiste qui se respecte
Sur son fameux immeuble Lavirotte, avenue Rapp, l’architecte peut alors faire jouer librement son imagination et sa fantaisie. On les retrouve partout : sur la porte, les balcons, les céramiques. Partout !
Il faut aussi connaître le nom de cet architecte qui ose se démarquer dans cette avenue : Jules Lavirotte.
Alors l’artiste, puisque c’est de plus en plus ainsi qu’il faut le voir, met en avant sa marque, sa signature.
Pour cela, il l’introduit dans une céramique, une de ses marques de fabrique. Le vert se détache de la pierre. Avec toujours, ces quatre lettres : Arch. Nous sommes en 1901 et avons changé de siècle.
L’ “architecte” du Céramic Hôtel
Alors certes, le lieu aurait peut être été une “maison meublée” mais la façade est totalement recouverte de céramique. Cette dernière lui donne d’ailleurs son nom : Céramic Hôtel.
Cet ensemble est aussi l’occasion d’afficher le travail d’équipe qui compte pour Jules Lavirotte. Il est fidèle dans le travail, faisant appel à Alexandre Bigot pour les céramiques, notamment.
Alors, pourquoi ne pas afficher tous les noms des contributeurs ? On les retrouve largement présente sur la façade, entourant la porte.
Jules Lavirotte se choisit une bonne place et les jeux de couleurs mettent largement en avant son nom.
Il s’affiche d’ailleurs comme “Architecte”. Fini les abréviations !