La rue Jacob
La rue Jacob a un nom en application d’un vœu de la célèbre reine Margot qui ne rêvait que revenir à Paris…
Située en amont de la rue de l’Université, qui parcourt une grande partie de la rive gauche, parallèle à la Seine, la rue Jacob est une voie du VIe arrondissement.
Mais quelle est l’origine de son nom ? Pour certain, le nom proviendrait d’un hôtel garni qui était présent dans la rue. Mais cette proposition ne satisfaisait pas Edouard Fournier. Alors, dans ses Enigmes des rues de Paris, il en proposa une autre.
Dans son enquête il découvrit, qu’il ne s’agissait pas d’un hôtel mais d’un autel…
Le vœu d’une princesse
Pendant la révolte de la Ligue, la reine Marguerite fit un vœu et promesse « à l’imitation de ceux qu’avait fait Jacob » dans le château d’Usson. La princesse prit l’engagement de donner à Dieu la dime de ses biens et de faire édifier un autel, en souvenir du vœu du patriarche biblique. Pour s’appliquer, il fallait que Dieu accepte qu’elle retrouve sa terre, soit la ville de Paris. En effet, elle est retenue prisonnière dans ce château d’Auvergne.
Cet autel devait se tenir dans « le lieu le plus commode et le plus proche de sa plus ordinaire demeure ». Comme la résidence de Marguerite de Valois se situait au 6 rue de la Seine, il s’agissait d’un endroit du petit Pré aux clercs.
Mise en œuvre par des moines, qui n’allèrent pas jusqu’au bout
Les moines Augustins réformés, appelés également les petits Augustins se chargèrent d’édifier l’autel. Ils obtinrent un terrain suffisamment grand pour établir leur monastère, allant de la rue des Petits Augustins à celle des Saints Pères, en longeant la rue Jacob. En effet, Marguerite de Valois leur avait donné ce qu’elle possédait là. Les religieux construisirent leur église et couvent… mais oublièrent l’autel. En effet, à cette époque, en 1615, Marguerite de Valois était morte. Seule la rue garda le nom : Jacob.