La rue du Faubourg Saint Antoine noyé par la crue de 1910
La rue du Faubourg Saint Antoine noyé par la crue de 1910 : les eaux montaient par les égouts inexorablement
Au moment du pic de la crue, le quartier du Faubourg Saint Antoine fut en grande partie noyé sous les eaux. Retraçons cette histoire à partir de son axe emblématique, la rue du Faubourg Saint Antoine.
« La Seine s’étale maintenant à l’aise »
Quel tableau impressionnant que celui du Petit Parisien du 28 janvier !
« Sortie de son lit, la Seine s’étale maintenant à l’aise, fort loin, tant sur la rive gauche que sur la rive droite. Au fur et à mesure que ses eaux montent, les contours du vaste lac qu’elle a formé dans ces parages s’élargissent. Il y a de l’eau jusqu’au faubourg Saint Antoine. »
De son côté, le Matin annonce des restrictions de circulation et des premiers barrages pour l’eau
« M. Marchand, officier de la paix, a fait établir des barrages pour préserver la rue du Faubourg Saint Antoine. Un service de radeaux et de barques a été improvisé et donne de bons résultats. Rue de Bercy, l’eau s’est transformée en glace et les bachots n’effectuent que péniblement leur trajet. »
Le constat est sans appel :
« L’eau monte d’une façon continue Faubourg Saint Antoine, dans la partie comprise entre les rues Saint Nicolas et Trousseau. Tous les égouts menacent de s’effondrer. La circulation des tramways est interrompue. Toute cette partie de la chaussée est dans l’obscurité complète. On demande des torches et canots. »
L’eau qui monte par les égouts
« Par les égouts, l’eau gagne en hauteur », comme le décrit le Matin du 29 janvier.
« Au même moment, on constate la montée des eaux Faubourg Saint Antoine, rue de la Roquette, place de la Bastille, où la circulation est partiellement interdite. »
Le Petit Parisien poursuit :
« Au faubourg Saint Antoine, l’eau couvre une large partie entre le numéro 50 et la rue Saint Bernard ; à certains endroits, elle atteint une profondeur d’un mètre cinquante.
Des prolonges d’artilleries, dont les chevaux entrant dans l’eau jusqu’à l’encolure, viennent sans cesse apporter à l’endroit où s’arrête la nappe liquide, des femmes et des enfants qu’on a sauvés dans les différentes rues et cités avoisinantes. Des barques coopèrent également au sauvetage.
Certains négociants du quartier, possesseurs de canot de luxe en bois précieux les ont mis à l’eau… »
Heureusement, le pic de la crue fut atteint quelques heures plus tard. L’eau se mit à baisser ensuite, permettant de dégager le quartier.
Sources bibliographiques :
- Le Petit Parisien du 28 janvier 1910
- Le Matin du 28 janvier 1910
- Le Matin du 29 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 29 janvier 1910
- Image : Vue prise rue du faubourg Saint-Antoine – crédit BHVP