La rue des chaufourniers
La rue des chaufourniers, en souvenir de la fabrication de chaux à partir du gypse des carrières des Buttes…
Située dans le bas des Buttes Chaumont, non loin de la place du Colonel Fabien, cette rue garde le souvenir d’une activité du quartier au XIXe siècle : les chaufourniers qui préparaient la chaux et le plâtre.
En effet, le quartier fut le centre d’une importante activité d’extraction de gypse dans les carrières des collines d’environ. Ici, aux XVIIIe et XIXe siècles, on profita des filons de gypse.
Les chaufourniers intervenaient pour transformer le gypse en chaux. Découvrons les !
La production de chaux dans la rue des chaufourniers
On fabriquait la chaux à partir du gypse. Cette pierre était un composé de sulfate de chaux. Très blanc, le gypse était aussi appelée pierre à plâtre.
Pour être préparé, le gypse était fortement chauffé dans des fours spéciaux. Ainsi, par cette action, les chaufourniers séparaient la chaux de l’acide et de l’eau contenus dans la pierre d’origine.
Des conditions de travail des chaufourniers très difficiles
En faisant chauffer le gypse, les chaufourniers respiraient toute la journée des vapeurs toxiques. On y trouvait notamment des mélanges de chaux et d’acide. De ce fait, les chaufourniers étaient très sensibles à l’asthme mais aussi à la tuberculose.
Pour cela, on recommanda rapidement à ces ouvriers de prendre l’air de temps en temps. Il fallait toutefois veiller à ne pas prendre froid en sortant trop vite des fours.
Les médecins du XIXe siècle alertaient régulièrement sur ces conditions de travail. En effet, la chaux attaquait les bronchioles, limitant la capacité respiratoire. Les enfants des chaufourniers étaient très touchés également. Le lait maternel était également contaminé.
Histoire de la rue des chaufourniers
Ce n’est qu’avec l’annexion des communes de petite couronne dans les années 1860 que la rue se retrouva dans Paris. Elle était auparavant sur le territoire de Belleville.
Dans un premier temps, elle était un simple sentier. Il permettait d’accéder aux moulins sur les hauteurs des Buttes Chaumont, en particulier la colline qui deviendra la Butte Bergeyre. On la désigna comme le sentier du Moulin Maquereau.
Ensuite, en parallèle du développement des carrières des Buttes Chaumont, elle devint le chemin de la folie. A cette époque, on y installa les fours pour chauffer le gypse.
Enfin, avant de prendre son nom actuel, elle devint la rue Arago. Cet homme politique important de la Monarchie de Juillet fut un des membres fondateurs de la Société plâtrière de Paris. Cette dernière exploita à partir de la fin des années 1830 ces carrières.
C’est en 1867 que la rue prit son nom actuel. A cette époque, l’activité des carrières était totalement en déclin dans la zone. On venait d’y construire le parc des Buttes Chaumont, à place des anciennes carrières. Toutefois, on voulut alors garder en souvenir l’activité des chaufourniers.
Sources bibliographiques :
- Le Propagateur du commerce, des arts et de l’industrie du 16 février 1832
- Rousse, Louis François. Tuberculisation pulmonaire dans ses rapports avec les affections des organes pneumo-gastriques. 1866
- Biston, Valentin. Manuel théorique et pratique du chaufournier. 1836