Les rivières du Jardin du duc de Chartres
Les rivières du Jardin du duc de Chartres : pour une impression d’eau coulant dans tous les points du domaine
Essentielles dans un jardin à l’anglaise, les rivières aident à structurer les lieux. Aussi, elles étaient indispensables pour le domaine du duc de Chartres. Le prince avait demandé au peintre, Louis de Carmontelle, d’organiser son parc dés le début des années 1770, juste après son acquisition.
Dans ce jardin, ancêtre du Parc Monceau actuel, les rivières étaient totalement artificielles. Elles provenaient de l’ouest du jardin, à proximité du pavillon principal. Chacune d’entre elles serpentaient dans la plaine, formant de-ci de-là des îles. Chacune longeait une des bords du jardin.
Un point haut, le rocher du moulin à vent et un point bas, le cirque
Comme l’écrit Louis de Carmontelle dans sa description du jardin, la première provenait d’un point haut du domaine : le rocher du moulin hollandais.
Là, on apportait de l’eau au moyen d’une pompe à feu, située près des serres, mais aussi par une autre actionnée par le moulin à vent lui-même.
Par l’écrasante majorité des chemins, l’eau se retrouvait au final dans le grand bassin : le cirque ou la naumachie. Elle y était ensuite captée par les pompes décrites juste avant.
A noter que les pompes laissaient un peu d’eau juste à côté du bassin, pour qu’il soit possible d’y installer une cascade.
De l’eau passant partout : toutes les directions, par des cascades, des fontaines, tout en pouvant passer sous terre
L’eau jaillissait dans le rocher, à la manière d’une fontaine. Ensuite, l’eau venait alimenter un ruisseau, passant près du marais des fleurs, passait derrière la vigne italienne pour se jeter enfin dans le bassin.
Le bassin du rocher alimentait aussi un second chemin. En effet, l’eau rejoignait la maison du meunier et sa laiterie de marbre. Ensuite, elle filait vers le bois des Tombeaux, où elle alimentait une fontaine. Enfin, elle rejoignait l’autre rivière, après le pont de bois.
Par ailleurs, un autre circuit démarrait du bassin du rocher pour rejoindre la prairie des moutons, non loin de l’entrée du jardin. Toutefois, elle revenait ensuite vers la rivière du sud du jardin, sous terre. Ainsi, elle ressortait, au niveau du pont chinois dans une grande cascade au niveau de la fontaine de la Nymphe.
Du bassin du rocher, de l’eau rejoignait le bassin de la terrasse du moulin à eau, pour se perdre dans la cascade du château ruiné. De cette manière, elle tombait sur la pompe du moulin, l’actionnant.
Par la suite, les eaux coulaient en partie sous le pont des saules, passant devant le temple de marbre blanc. Ainsi, la rivière formait un canal partant vers la rue de Chartres vers le nord (correspondant aujourd’hui à la rue de Courcelles). Elle aboutissait à un abreuvoir des animaux. Sur son trajet, l’eau traversait plusieurs petites cascades.
Enfin, le bassin du rocher alimentait la canardière, aménagée à proximité du minaret.
Ainsi, le réseau apportait de l’eau partout, permettant d’arroser les différents bosquets.