La rivière du petit Trianon
La rivière du petit Trianon : lieu pour la détente, la pêche, et aussi la navigation en gondole dans le calme
Dans un jardin anglais, la rivière a une place à part. Elle contribue activement à l’ambiance des lieux, s’écoulant progressivement, doucement, tout en dégageant un léger claquement. Ainsi, elle alimente l’expérience sensorielle que le jardin proposait à son visiteur.
Comme le reste des installations, elle reste totalement artificielle, travaillée et alimentée en eau par les jardiniers.
Une eau en abondance
Le prince de Ligne écrivait : « Je viens de Trianon. Pour mon malheur, l’eau y arrive en abondance et se fait entendre à merveille. Son murmure, auquel je ne m’attendais pas, vient donc de ne plus pouvoir s’arrêter dans cet asile heureux qu’on ne peut abandonner sans regret »
Tout comme dans le jardin français du château de Versailles, une grande quantité d’eau était nécessaire pour les installations de Trianon. On la faisait venir des cours d’eau et des sources à proximité. Et c’était justement l’impression que décrit le prince qu’on recherchait : un sentiment d’abondance.
Une eau stagnante
Toutefois, malgré les travaux des jardiniers, l’eau restait un peu trop stagnante. Elle dormait. De ce fait, le lit de la rivière s’emplissait de vase et une couche blanchâtre recouvrait facilement sa surface. Il fallait régulièrement la nettoyer. Au temps de Marie Antoinette, on utilisait pour cela des écumoires en toiles et futaines.
Une eau poissonneuse
Comme vous avez pu le voir sur le décor du belvédère, on appréciait dans le jardin de Trianon les joies de l’extérieur. On voulait pour cela profiter des bords de l’eau, mais aussi s’adonner à la pêche.
Pour cela, on avait rempli de poisson la rivière et le lac en amont. On pouvait attraper des carpes, des tanches, des perches, des barbillons.
Dans un jardin à l’anglaise, on recherchait véritablement à imiter la nature et la dépasser. Impossible de ne pas installer la vie dans ces eaux artificielles !
Les bateaux
Outre la pêche, la rivière et le lac étaient de formidables lieux de promenade et de détente. Aussi, on y avait installé des bateaux et des gondoles. Ils portaient fièrement le pavillon de la reine, rayé de bleu et de blanc. On pouvait ainsi se délasser progressivement. Cet exemple fut repris ensuite au XIXe siècle dans les bois de Boulogne et de Vincennes, attractions encore existantes aujourd’hui.
Ainsi, sur le lac, dominé par le belvédère, on pouvait être conduit par des matelots habillés à la manière du grand Canal de Venise.
Sources bibliographiques :
- Nolhac, Pierre de. Le Trianon de Marie-Antoinette. 1914.
- Desjardins, Gustave. Le Petit-Trianon, histoire et description. 1885.