Repas d’urgence chez la comtesse de Béarn lors de la crue de 1910 : au menu, macaroni et plats de haricots…

 

Lors du pic de la crue de 1910, le 29 janvier, de très nombreux parisiens avaient du quitter leur logement. Pour beaucoup, ils ne savaient pas trop où se rendre.

Pour les locataires du quartier de Javel, il leur était conseillé de se rendre avenue de la Motte Piquet. Repartage par le Matin du 30 janvier 1910 !

 

Restaurant des miséreux

 « Nous allions, derrière le petit drapeau flottant dans l’air vif, comme joyeux des bienfaits dont il est le symbole. 22, avenue de la Motte Piquet, agencé par les soins de Mme la comtesse de Béarn, un autre restaurant de miséreux. Paterne, l’agent de garde regardait deux jeunes femmes savourer leur plat de haricots sur un banc. Elles souriaient à chaque bouchée, elles écartaient leurs cheveux, dénoués sur leurs yeux, avec la main gauche.

 

Accueil des plus petits

« Et dans la salle voisine, une sœur de Saint Vincent de Paul berçait en maman experte le poupon d’une des pauvresses. Elle lui chantait un petit air qui ressemblait à un cantique. Et elle avait dans les yeux la douce joie des mères heureuses. D’autres sœurs fignolaient le gros macaroni dans une bassine géante. La porte s’ouvrit. Trois grands gars entraient. Ils avaient l’œil ardent des gens qui ont trop soif et trop faim. Ils regardèrent la bassine où trempait la soupe. On les servit. Ils dévorèrent debout, pour ne pas perdre une seconde. Des stries de boues maculaient leurs pantalons jusqu’aux genoux. A mi-assiette, l’un d’eux qui se souvenaient des convenances, lança d’une voie qui montait des entrailles : «  Ah ! Merci, ma sœur, vrai merci ! »

 

Sources bibliographiques :

• Le Matin du 30 janvier 1910 
• Image :  Sinistrés aux Invalides. La lessive  par Albert Harlingue – crédit BHVP