Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de fêtes

La reine du Carnaval

La reine du Carnaval marquait la fête de mi–carême, et égayait la vie de chaque quartier, entre blanchisseuses.

Une origine venant des bateaux et de la fonte des glaces

Jusqu’au XIXe siècle, le linge se lavait dans la Seine, sur des bateaux lavoirs. Puis au cours du XIXe siècle, les lavoirs se sont déplacés sur la terre ferme.

Ils emportèrent avec eux une fête importante pour les blanchisseuses qu’on trouvait déjà au XVIIe siècle.

Celle-ci se tenait le troisième jeudi de Carême. La période de mi-carème correspondait au départ définitif des glaces de la Seine. L’occasion était revenue de fêter ce redoux. Etait alors venu le temps d’élire une reine.

 

Des fêtes de quartiers

Chaque lavoir élisait sa propre reine. Les blanchisseuses choisissaient une des leurs : souvent une jeune fille de 12 – 13 ans qui aidait sa mère au lavoir. Un roi aussi était choisi parmi les porteurs d’eau. Mais son rôle se cantonnait à celui de maître de cérémonies.

Ensuite, la reine se désignait des demoiselles et des garçons d’honneur afin de l’accompagner. Elle présidait à la décoration du lavoir pour la fête. Ainsi, avec des planches on recouvrait les bacs, avec des draps on cachait la Seine. Les lieux étaient prêts pour la fête. Elle commençait par un grand repas.

Ensuite, on allait promener la reine en ville, montée sur son char et accompagnée par sa cour au complet. On devait alors faire grande impression.

Enfin, la journée se terminait par un bal, ouvert par la reine : à la Courtille, à Montmartre ou simplement dans le lavoir.

 

Ainsi, pour la mi-carême, chaque quartier s’animait, avec sa propre reine et sa propre mascarade.

 

La reine des reines désignée pour être présentée aux plus hautes autorités

A la fin du XIXe siècle, les chars commencèrent à se retrouver lors de la fête.

Vint alors l’invention de la reine des reines. A cette date, les blanchisseuses n’étaient pas les seules à défiler. En effet, les chars des lavoirs avaient  leurs côtés également ceux des marchés, des étudiants.

Toutefois, la reine était pratiquement toujours désignée parmi les laveuses. Une fois élue, elle portait un manteau royal et était présentée au président de la République à l’Elysée.

 

Sources bibliographiques :