Le regard de la Lanterne
Le regard de la Lanterne, un édifice bâti pour surveiller le captage des eaux du grand aqueduc de Belleville voulu par Philippe Auguste
Grâce à la structure de sous sol, la colline de Belleville permit pendant plusieurs siècles de collecter de l’eau douce au nord de Paris. Elle fut ensuite apportée en ville à partir des aqueducs de Belleville.
En amont, afin de contrôler l’eau récoltée, les parisiens avaient construit des regards, petits édifices maçonnés.
Situé non loin de la place des fêtes, le regard de la Lanterne se situait en amont du grand aqueduc de Belleville, voulu par Philippe Auguste.
Captage du grand aqueduc de Belleville
Quelques temps après l’édification de l’aqueduc des moines de Saint Martin, dont le regard de Saint Martin signale le sommet, Philippe Auguste fit réaliser un grand aqueduc. A cette époque, entre les XIIe et XIIIe siècles, il s’agissait d’approvisionner en eau le nouveau quartier des Halles, à l’est de la rue Saint Denis.
Afin de disposer de davantage d’eau, on construisit plus haut sur la colline.
La méthode alors était d’aller chercher l’eau légèrement en sous sol. Une galerie souterraine était construite, au niveau de la couche de marne argileuse, imperméable. Ces conduits menaient ensuite au grand aqueduc.
Etant en sous sol, ces galeries étaient surveillées grâce à ce regard.
Description du bâtiment
Sur le bord du jardin portant son nom, ce regard est petit bâtiment cylindrique maçonné. Recouvert par une coupole en pierre, il est surmonté par un petit lanternon.
Par le passé, on avait installé des anneaux. Ainsi, le prévôt des marchands et ses échevins pouvaient attacher leurs chevaux lorsqu’ils venaient inspecter l’installation.
L’intérieur débouche sur un bassin, où les eaux collectées au sommet de la colline de Belleville arrivent.
On accédait au bassin en descendant un escalier en vis. L’eau y avait souvent une petite écume blanchâtre. En effet, en raison de la mauvaise qualité des eaux de Belleville, on cessa de les exploiter pour la Ville à partir de 1733.
Un peu plus en aval du regard de la Lanterne, il existait une autre installation, au niveau du 205 de la rue de Belleville : le regard Beaufils. Il fut détruit.
Sources bibliographiques :
- Boutron-Charlard, Antoine-François (1796-1879) Henry, Étienne Ossian (1798-1873) Analyse chimique des eaux qui alimentent les fontaines publiques de Paris. 1848
- Bonamy, Pierre-Nicolas (1694-1770). Mémoire sur les aqueducs de Paris, comparés à ceux de l’ancienne Rome. 1694-1770.