La porte Saint Denis
La porte Saint Denis, arc de triomphe à la gloire de Louis XIV remplaçant la porte devenue l’entrée des rois.
La porte Saint Denis, l’entrée de la ville sur la route menant à Saint Denis.
Dés l’origine de Paris, une route quitte la ville au nord. Au haut moyen Age, elle prend le nom de route de Saint Denis, menant à la basilique Saint Denis.
La ville grandissant, il fallut au fil des siècles construire de nouvelles enceintes pour la protéger. Toutefois, à chaque reprise, une porte fut construite sur la route Saint Denis.
A cette époque, la porte était fortifiée, avec un pont levis et une grille pouvant protéger la ville en cas d’attaque.
C’était par cette porte que les rois mais aussi des personnages importants se présentaient devant Paris pour faire une entrée somptueuse.
En savoir plus sur les entrées royales
L’arc de la Porte Saint Denis, un arc de triomphe monumental réalisé par François Blondel célébrant la victoire de Louis XIV sur les Provinces Unies
Sur ordre de Louis XIV l’enceinte autour de Paris construite par Louis XIII fut rasée et remplacée par un large boulevard entre 1668 et 1705. A la place de la porte Saint Denis un arc de triomphe fut érigé en 1672 par la ville de Paris.
A cette époque, Louis XIV lance la guerre de Hollande qui s’achèvera avec un demi succès en 1678. Toutefois le roi y retirera une gloire qu’il magnifiera dans Paris. L’arc de triomphe de la porte Saint Denis y contribuera avec une représentation en bas relief de la traversée du Rhin à Tolhuis du côté sud et de la prise de Maastricht du côté nord.
En tout état de cause, les frontières au nord du pays sont repoussées et sécurisées. Se revendiquant héritier des empereurs romains, il put ainsi agrandir sa ville (en faisant abattre les remparts) et établir un monument comme l’arc de Titus.
Le monument mesure 25 mètres de largeur pour 25 mètres de hauteur. L’architecte souhaitait que l’arc reprenne les ornements classiques de l’antiquité avec mêlant pyramides et obélisques, posés sur des piédestaux comme la colonne de Trajan.
Du côté sud, les obélisques étaient ornés de trophées de la victoire du roi. Bien que l’architecte aurait souhaité mêler trophées de terre et de mer afin de pouvoir glorifier le roi tout en reprenant les armes de la ville de Paris. Toutefois, la marine royale fut vaincue rapidement tandis que l’armée de terre gagna ses premières victoires. A gauche, l’architecte fit représenter une femme vaincue représentant la Hollande et à droite, un homme symbolisant les fleuves traversés (Rhin, Meuse, Waal, Isèle).
Les obélisques du côté Nord reprennent les trophées de leurs semblables de l’autre côté mais portent eux à leurs bases des lions couchés.
Suivant la volonté du prévôt des marchands, au grand dame de l’architecte, deux ouvertures furent également établie sous la base de l’arc pour les passants à pied.
Au dessus de la porte, les bas reliefs furent sculptées par Michel Anguier.
La bataille devant la porte Saint Denis.
Juillet 1830 ! Le roi souhaite restreindre la liberté de la presse, dissoudre la chambre des députés : il signe les ordonnances de Saint Cloud le 25 juillet. Les journalistes réagissent en premier en rédigeant la protestation du journal Le National.
27 juillet : une émeute surgit après l’intervention de la police visant à interdire la publication de journaux. Toutefois, dans la nuit, le mouvement devient révolutionnaire.
Le 28 juillet, l’armée du maréchal Marmont se retrouve face à des hommes en armes, notamment devant la porte Saint Denis, comme immortalisé dans un tableau de Hippolyte Lecomte. En effet, depuis le matin, la foule se précipitait chez les armuriers pour s’équiper en armes. La force publique disposait elle de postes au niveau des grands boulevards où la cavalerie patrouillait tout en conservant des détachements à la Bastille, au Louvre. Les insurgés prirent la place de la Bourse comme base de départ. Les combats se poursuivirent à l’hôtel de ville, place des Victoires et sur les boulevards.
Paris est au main des révolutionnaires le 29 juillet après le retrait de l’armée au Louvre et Charles X est contraint d’abdiquer le 2 août après l’appel à Louis Philippe d’Orléans le 30 juillet.
Sources bibliographiques :
- Blondel, François. Cours d’architecture enseigné dans l’Académie royale d’architecture. Paris. 1683
- Blondel, Jacques François Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris Tome 3. Paris 1756
- Dubuc, Alfred. Histoire de la Révolution de Juillet 1830 Paris. 1833