Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de Seine

Les ponts du XIXe siècle

Les ponts du XIXe siècle, âge d’or du genre à Paris

 

Le XIXe siècle fut de loin le plus prolifique en matière de ponts. Pas moins de 38 ouvrages furent entrepris. Se remplaçant les uns les autres ou créant de nouveaux axes. C’est à cette période que se construisent les édifices permettant de traverser la Seine. Les extrémités de la ville y sont réalisées avec le pont National en amont et le viaduc du bout du jour en aval (dont le pont du Garigliano est l’héritier actuel). Seuls les ponts du périphérique seront réalisés plus tard à quelques mètres en extérieur dans les années 1960.

C’est également un siècle très politique et les ponts furent comme nous pourrons le voir au cœur des différentes affirmations.

 

Un signe de l’urbanisation du territoire de la ville de Paris

Le XIXe siècle est caractérisé par une forte croissance de la ville de Paris. De nouveaux habitants qui vont venir peupler des nouveaux espaces. Des annexions des communes avoisinantes de Paris.

Paris est au cœur d’opérations immobilières qui voient la construction de nouveaux quartiers.  Ainsi, en 1927, le quartier de Grenelle est construit sous l’impulsion de l’architecte Mallet. Dans ce contexte un pont est édifié. A la fin du siècle, c’est l’est parisien qui est construit au-delà de Bercy. Le pont de Tolbiac est alors réalisé en 1893.

Au centre de la capitale, les grands aménagements urbains touchent aussi les ponts. Ainsi, au moment des revues de l’île de la Cité, voulus par Hausman, le petit pont, le pont au change, d’Arcole sont reconstruits.

 

Enfin, il s’agit aussi de suivre les axes de circulation de la ville. Dès sa construction le pont du carrousel se trouve au centre du passage routier Nord Sud. A l’est, les ponts d’Austerlitz et de Bercy sont clef.

 

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Les ponts au centre de l’affirmation politique des différents régimes qui se succèdent

S’inscrivant dans les pratiques royales initiées par les Valois mais surtout portées par les Bourbons, les différents monarques du XIXe siècle utilisèrent les ponts pour s’affirmer politiquement.

Cela se traduisant par une intense activité sculpturale. En effet, on retrouvait de nombreuses statues de grands ministres, de grands militaires mais aussi des allégories de victoire du temps des empires et de la Restauration. La Monarchie de Juillet et la Troisième République mirent elle en avant la Ville de Paris et son activité marchande.

Les noms des ponts n’étaient pas laissés au hasard. Ainsi, il fallait annoncer les victoires des deux Napoléon : Iéna, Austerlitz pour Napoléon I et Alma, Solferino pour Napoléon III.

 

Des ponts, impliquant techniques et matières diverses

Au XIXe siècle, finis les ponts en bois, qui avaient subsisté jusqu’alors. On privilégie la pierre mais aussi le métal. Ainsi, dès le début du XIXe siècle, le métal apparaît sur la Seine avec le premier pont des arts. La majorité était mixte, mêlant pierre et métal. La première servait pour les piles dans l’eau et le second pour les traverses.

Les ponts en pierre étaient beaucoup plus droits que leurs prédécesseurs, visant de ce fait à simplifier la circulation. Ainsi, les ponts en pierre des XVIIe et XVIIIe qui le pouvaient étaient rabotés pour limiter la montée. Les autres remplacés. Les nouvelles techniques permettaient aussi de limiter le nombre de piles dans la Seine et ainsi ne pas être des obstacles au passage des bateaux. Cela n’était pas toujours un succès, comme l’arche au diable le témoignait.

 

Entre les années 1820 et 1850, Paris compta également des ponts suspendus : pont des Invalides, pont d’Arcole, passerelles Damiette et Constantine, pont de Bercy… Cette mode ne survécut pas à l’appétit de construction du Second Empire.