Les ponts face à la crue de 1910
Les ponts face à la crue de 1910 : des lieux névralgiques affrontant la montée des eaux, avec leurs dangers !
Comme on peut se l’imaginer, les ponts sont les ouvrages civils très fortement exposés lors des crues. L’histoire de Paris regorge de cas de destruction de pont lors de montées des eaux. C’était particulièrement dangereux pour les habitants des maisons qui avaient été construites dessus.
En janvier 1910, l’eau monte fortement. La pression s’accumule sur les ponts et les inquiétudes s’installent. Pourtant à y regarder de plus près, les dégâts restèrent mesurés.
La crainte des débris
L’eau montant, emportait tout sur son passage. Bien sûr, en ville, elle emportait les caisses et morceaux de bois laissés sur les berges ou sur les quais aux alentours. Plus en amont, c’étaient des branches au sol…
Comme on peut se l’imaginer, les débris se regroupaient devant les obstacles à la circulation des eaux. C’était le cas des ponts. Cependant, sur les piles, puis au niveau des tabliers lorsque les eaux montaient, ils venaient exercer une pression très forte sur les ponts. Aussi, on dut envoyer des ouvriers pour dégager ces morceaux de bois s’accumulant.
Un cas d’effondrement : l’estacade
Située juste en amont de l’île Saint Louis, elle était constituée de bois, de sorte à protéger les bateaux installés sur le bras du côté de la rive droite des morceaux de glace dérivant en hiver.
Comme on peut s’y attendre, l’estacade fut rapidement touchée par les débris de bois descendant la Seine. Avec les jours qui passaient, la pression était devenue très forte. L’effondrement de la passerelle était redouté, notamment pour les bateaux situés en aval qui pourraient être gravement endommagé par le cataclysme.
L’effondrement eut lieu le 28 janvier. Toutefois, heureusement, pratiquement aucun dégât ne fut observé sur les bateaux.
La constitution de digue
Le pont de l’Alma posa des problèmes à son niveau. En effet, il constitua un véritable barrage. De ce fait, cela alimenta la pression que la Seine exerçait sur le quartier des Champs Elysées, tout inondant celui du Gros Caillou, en face.
En tout état de cause, les ponts servaient pour constater la mesure des eaux. C’était le cas au pont d’Austerlitz, de la Tournelle, le pont Royal…
Les fermetures de circulation
Comme on craignait que certains ponts ne s’effondrent, on en ferma plusieurs. Ainsi des gardes s’assuraient que personnes ne pouvaient s’engager pour traverser la Seine. Cela permettait aussi de laisser les ouvriers travailler, déblayant les bois bloqués par les ponts.
Les ponts laissés ouverts attiraient eux une grande foule de curieux, venus voir la Seine en crue. Cela faisait le bonheur des passants et des marchands à la sauvette vendant leurs cartes postales et autres souvenirs.