Le pont des Saints Pères face à la crue de 1910 : après avoir envahie le port, l’eau monte le long des piles.

 

Aujourd’hui appelé le pont du Carrousel, en souvenir des fêtes données sous Louis XIV dans la cour du Louvre, le pont des Saints Pères était très utilisé à la moitié du XIXe siècle. Stratégique car reliant deux gares (Saint Lazare et Montparnasse). Avec son armature en fer, il était caractéristique !

La crue de 1910 l’ébranla un peu

 

Les ports du pont des Saints Pères doivent fermer rapidement

Situés sur les basses berges, les ports étaient comme on l’imagine sensible à la moindre montée des eaux. Aussi pas de surprise de lire le rapport de la Petite République sur la situation dés le 21 janvier 1910

« Au pont des Saints Pères, l’eau menace les bâtiments de la douane et les bureaux des compagnies diverses de navigation. Les marchandises, bien qu’elles aient été rapidement retirées sur les points les plus élevés des ports, sont déjà atteintes par les eaux. La violence du courant est à ce point redoutable qu’on a du suspendre les opérations de déblaiement du fleuve obstrué par les péniches coulées à pic. »

 

Le Grand national poursuit :

« Au pont des Saints Pères, les chevaux attelés aux voitures qui viennent prendre livraison des marchandises en provenance d’Angleterre ont de l’eau jusqu’au poitrail. »

 

L’eau monte le long des piles

Dans ses colonnes du 25 janvier, le Radical rapporte

« Au pont des Saints Pères, au pont de Solférino l’arche centrale émergeait seule. »

 

Le Petit Parisien écrit lui le 27 janvier :

« Une grosse émotion  règne également au pont des Saints Pères, où l’on suit avec angoisse les efforts des mariniers qui essayent de consolider un ponton dont la chaîne s’est rompue dans la matinée. »

 

Avec la poursuite de la montée des eaux, il faut fermer la circulation, ainsi que témoigne le Matin du 29 janvier

« Le pont des Saints Pères est fermé à la circulation en raison des formidables remous qui s’y produisent. Ce pont n’a d’ailleurs plus de débouchés sur la rive gauche à cause de l’inondation.

Quai du Louvre, devant le palais, l’eau se trouve à 15 centimètres de la crête du parapet.

Le quai des Célestins a été envahi par les eaux. »

 

Ce que confirme le Petit Parisien du 29 janvier : « Barrés aussi le pont Royal et le pont des Saints pères. »

 

Sources bibliographiques :

• La Petite République du 21 janvier 1910 
• Le Grand national du 21 janvier 1910 
• Le Radical du 25 janvier 1910 
• Le Petit Parisien du 27 janvier 1910 
• Le Matin du 29 janvier 1910 
• Le Petit Parisien du 29 janvier 1910