Les piles des ponts, assises dans la Seine, sont des beaux témoins des histoires de ces magnifiques monuments.

 

Paris compte 37 ponts ! Parmi ceux-ci, seuls 9 ponts traversent la Seine d’une seule traite, sans avoir de pile dans l’eau.

A l’origine, tous les ponts de Paris en comptaient. En effet, les techniques médiévales, jusqu’au XIXe siècle nécessitaient des étapes pour faire reposer les ponts.

Dans tous les cas, ces piles à Paris sont maçonnées, y compris pour les ponts en métal. Ainsi, c’est la pierre et plus tard, le béton qui se retrouve sous les basses eaux.

 

Des piles avec des contreforts

Dans la plupart des cas, les piles en pierre disposent de contrefort. Deux avantages majeurs : solidifier l’assise du pont et la protéger des chocs des bateaux ou des objets dérivants dans l’eau.

 

Plusieurs forts se retrouvent à Paris :

• La forme d’une tour : pont de la Tournelle, pont neuf, Concorde
• Avec des avancées dans l’eau : Carrousel, Rouelle, Marie, Tournelle

Dans certains, il s’agit de véritables promontoires, comme sur le pont Rouelle, entre l’île aux Cygnes et la rive gauche, le pont de Bir Hakeim…

 

Les piles des ponts en métal

Pour ces ponts, le tablier est en métal mais la pile est en pierre. Aussi, l’assise se fait par des petits piliers, le long de la pile. Ce phénomène est très visible sur le pont de Bir Hakeim, des arts…

Suivant les cas, la pile dépasse fortement le niveau de la Seine comme au pont des Arts. En revanche, les piles de passerelle Debilly n’effleure que légèrement.

 

Les ponts modernes avec leurs piles en béton

Au XXe siècle, quelques ponts avec des piles ont été construits. Bien évidemment, le béton fut choisi. En rechanche, on retrouve ce système de petits piliers pour faire l’interface entre le tablier et la pile : Garigliano, Charles de Gaulle, Alma…

 

Les statues des piles

Centrales, bien en vue ! Les piles font l’objet de décoration.

D’abord, on peut citer les statues. Sur le pont Mirabeau, la ville de Paris vogue sur son bateau poussée par la navigation sur une pile. De l’autre, le commerce apporte l’abondance.

Ensuite, sur le pont des Invalides, plusieurs victoires trônent sur le promontoire de l’avancée de la pile.

Enfin, les nautes de Paris et la forgerons riveurs décorent les piles du pont de Bir Hakeim.

A noter qu’au niveau des piles du pont Marie, on avait aménagé des niches pour des statues.

 

Ainsi que d’autres figures de décorations

Sous Napoléon III, on choisit de représenter sur les piles différents motifs décoratifs :

• Le N entouré de lauriers sur les ponts Saint Michel et au Change
• Une couronne de lauriers sur les ponts Louis Philippe et de Bercy

Sur les ponts national et de Tolbiac, le format colonne de refend est choisi.

Enfin, les piles du pont d’Iéna sont décorées d’aigles impériaux. Pour celles du pont d’Austerlitz, le trophée d’armes, avec un bouclier est choisi. Enfin, les piles du pont Notre Dame sont ornées de têtes de béliers.

 

Les piles, traces d’agrandissements de ponts

A plusieurs reprises, les ponts ont été élargis pour accueillir davantage de circulation. Ainsi, sur les piles du pont d’Iéna, à l’occasion de l’élargissement de 1935, les piles sont doublées en amont et en aval de manière séparée de l’élément central. Cette approche est reprise également sur le pont de la Concorde.

Au niveau du pont d’Austerlitz, pour élargir les piles, on a agrandi le pilier, en repartant en amont et en aval de la situation préalable. Ainsi, on peut voir des restes des pierres formant le contrefort.