Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les paumiers

Les paumiers fabriquaient les balles de jeu, avant de se reconvertir en directeur des salles de jeux de paume…

 

Les paumiers, les fabricants de balles de jeu du Moyen Age

Paumiers ? Ca vous fait penser à quoi ? Des vendeurs de pommes ? Des réparateurs de main ? 

Pas du tout ! 

Ils sont les héritiers de fabricants de jouet au Moyen Age. 13 paumiers peuplent Paris en 1292, comme le dénombre la Taille de la ville de l’époque. 

C’est en 1467 que le roi leur donne leurs statuts. Louis XI reconnait alors leurs spécificités de fabricants de paumes, ballon de cuir, rempli de bourre : 

  • 2 jurés pour diriger la corporation, 
  • 30 sols pour acquérir la maîtrise, 
  • 1 denier à verser par semaine pour chacun des valets. 

Reconnaissance pour ces paumiers. Mais reconnaissance particulièrement réfléchie par le roi. En effet, celui-ci veut lancer ses compagnies et recruter parmi les métiers jurés de la ville. Reconnaissance pour un intérêt politique. Cela explique donc alors que la qualité de la production de paumes ne fait pas vraiment partie des préoccupations royales lors de la publication de ces statuts.

 

La recommandation de la production des paumiers au début de la Renaissance

Il faut attendre 1508 pour que les premières “recommandations”  de la qualité de leur fabrication soient données : la qualité de la matière première est demandée, tant pour le cuir que pour la bourre (poils de mammifères utilisés pour remplir ces ballons anciens).

En 1537, on réforme de nouveau le métier et on décide alors que la corporation doit être dirigée par 4 jurés. Bien évidemment, on en profita pour revoir les taxes : 

  • 10 sols pour les apprentis
  • 40 sols pour les maîtres.

Par ailleurs, on organise l’exposition des paumes dans l’enceinte des terrains de jeu de paume : seuls les maîtres pouvaient montrer leur production.

Dorénavant, on indique que l’esteuf, autre nom de la paume, doit peser 17 estellins (soit 2,5 kilogrammes).

 

Les raquetiers, une profession proche des paumiers, qui la rejoindra par la suite

Un autre métier, qui pouvait sembler proche des paumiers, existait à la Renaissance à Paris : les raquetiers. Ces derniers devaient à Charles IX leurs statuts de 1571. Comme leur nom peut l’indiquer, ils produisaient raquettes avec manche en bois et des travers en corde, qui servaient également lors des jeux de paume. 

 

Les maîtres paumiers organisaient des jeux publics, dans les terrains dédiés. C’était ces manifestations qui leur apportaient ressources. Toutefois, jeux de paume ne signifie pas jeux de hasard. Aussi, jeux de cartes, jeux de dés étaient interdis dans ces lieux. Il faudra attendre 1676 pour que les billards puissent faire leur entrée dans ces endroits. 

 

Le XVIIIe siècle, quand les paumiers deviennent directeur de salles de jeu

En 1696, lors des taxes exceptionnelles de Louis XIV, paumiers et raquetiers apparaissent ensemble pour payer les impôts : 2 500 livres. 

Alors, en 1696, les paumiers raquetiers deviennent officiellement les directeurs des maisons de jeux, dénomination qu’ils jalouseront fortement au cours du XVIIIe siècle. 

A noter que l’union des offices des contrôleurs des jurés de 1745 leur coûta 3 000 livres. A cette date, la profession semble avoir perdu de sa superbe : en effet plus que 2 jurés ne sont nécessaires et un apprenti devait être formé pendant 10 ans et seulement deux candidats pouvaient devenir maître par an. 

 

Sources bibliographiques :