Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

La panne d’électricité sur les Champs Elysées en janvier 1910

La panne d’électricité sur les Champs Elysées : au pic de la crue de 1910, tout le quartier est dans le noir

 

Au plus fort de la crue de 1910, plusieurs quartiers de Paris se retrouvèrent plongés dans le noir. La faute à la coupure d’électricité ! C’était particulièrement le cas autour des Champs Elysées. On craignait que la Seine ne dépasse les limites de quais, mais en outre les câbles d’alimentation en électricité se trouvaient sous l’eau.

 

« Plus d’électricité dans le 8e arrondissement »

Voici le titre frappant du Matin du 29 janvier !

 

« Dés trois heures, l’électricité s’éteint au coin des boulevards Malesherbes et de Courcelles. Quai de la Conférence, les inspecteurs désespèrent. Voilà des fissures ! Les bancs du Cours la Reine sont sous un mètre d’eau. Malgré tout, avec une bravoure qui poigne le cœur des assistants, les sapeurs du génie, les ouvriers s’acharnent à consolider leurs barrages. L’eau est au Petit Palais. Elle n’est plus qu’à deux mètres de la clef au pont Alexandre III. Le sol s’est boursoufflé, aux Champs Elysées, près du Grand Palais. On ne peut plus traverser la place de la Concorde que sur un mince ligne de chaussée. Le bureau des postes, rue Boissy d’Anglas est menacé. On maçonne les soupiraux dans tout le quartier. L’inondation s’étend encore dans le Palais de Justice. Il s’en faut d’une hauteur d’une demi-marche pour que le grand escalier soit inaccessible. »

 

Le journaliste poursuit :

« L’électricité s’éteint dans une grande portion du quartier des Champs Elysées. L’eau monte. La digue de terre établie entre les ponts des Invalides et de l’Alma cède sur divers points. La Seine parait surplomber d’un mètre les voies inondées. Rue de Lille, les passerelles ont été presque toutes emportées par les eaux. On croirait que le niveau s’élève encore rue du Bac. On constate des lézardes sur quelques maisons de la rue de Verneuil.

 

Des lueurs bleues

Quel spectacle étrange que nous rapporte le Petit Parisien du même jour !

« Les lueurs bleues des torches, les clartés diffuses et jaunâtres des falots à bougies éclairent seules cette large artère. Tout le côté riverain des Champs Elysées est plongé dans les plus profondes ténèbres, car gaz et électricité font absolument défaut. »

 

Mais une situation qui se rétablit vite ensuite

Après le 29 janvier, le pic de la crue est atteint. L’eau commence à redescendre et la pression dans le quartier des Champs Elysées se détend. On peut commencer à rétablir le courtant, ainsi que le rapporte le Matin du 31 janvier.

« Le secteurs des Champs Elysées n’a pas souffert en tant que fabrication et distribution du courant et il fournit régulièrement l’éclairage à tous ses abonnés dont les caves ne sont pas inondées. Pour les autres quelques jours lui suffiront pour leur donner satisfaction. »

 

Sources bibliographiques :