Le muséum d’histoire naturelle menacé par la crue de 1910
Le muséum d’histoire naturelle menacé par la crue de 1910. Plusieurs collections doivent déménager en urgence
Lors de la crue de 1910, la chronique défraya sur la fameuse fosse aux ours. En effet, pendant quelques jours, les parisiens accouraient au Jardin des Plantes voir les pauvres ours barbotant comme ils pouvaient dans leur fosse, totalement inondée par les eaux de la Seine.
Avec l’eau qui montait, les autorités durent se résigner à sortir les pauvres animaux de leur prison, devenant particulièrement mouillée.
Toutefois, dans le Jardin des Plantes, une autre institution que la ménagerie souffrit de l’inondation : le musée d’histoire naturelle. Revue de presse d’alors !
Inondation des sous-sols du muséum.
Le « muséum en péril ». Voici un titre d’article retenu par le Matin du 26 janvier 1910. A cette date-là, les fameux ours étaient déjà sauvés (sauf l’ours blanc dont on estimait qu’il pouvait continuer à nager).
Le journal écrit :
« Au Jardin des plantes, les ours sont sauvés, mais les collections du Muséum sont compromises. Tous les sous-sols sont inondés et l’on sauve précipitamment ce qu’il y a de plus précieux »
Le journaliste cite alors le professeur Boulle :
« Les pièces paléontologiques et géologiques rangées dans les sous-sols sont pour nous les plus précieuses. Il y a là le produit de quinze années d’explorations et d’expéditions scientifiques et la plupart de ces pièces ne sont pas encore classifiées. Rien n’est perdu jusqu’à présent, mais 30 centimètres de crue nous empêcheraient d’en opérer le sauvetage.
D’heure en heure, la situation s’aggrave partout.
Les opérations se déroulèrent bien. Aussi, le lendemain le Matin rapporte :
« Au Muséum, tous les sous-sols sont inondés. On a pu par bonheur, remonter les collections. C’est à coups de gaffe, et à travers une brèche de mur qu’on a obligé les ours à entrer dans une cage d’où on les transporta en des lieux plus sûrs. »
Une inondation qui touche des laboratoires
Malheureusement, 30 centimètres ce n’était pas grand-chose. Et la Seine continuait de monter !
Le 28 janvier, les nouvelles du Matin sont alarmantes :
« Le Muséum est sérieusement menacé. La rue de Buffon est inondée. Les laboratoires de cryptogamie de M. Mangin ont été envahis. »
On rapporte que des installations commencent à être touchées. Le fléau s’étend :
« Un mur s’est écroulé en face du bâtiment de la minéralogie. Les chevaux et les ânes sont retirés des écuries submergées. L’eau gagne la rotonde où vivaient, pacifiquement et graves, les éléphants et les hippopotames massifs. On se demande où l’on pourra héberger la girafe. Le jardin anglais a disparu sous l’eau. »
Ainsi, le jardin s’enfonce sous les eaux. A proximité, les nouvelles ne sont guère encourageantes :
« L’égout de la rue Saint Bernard a crevé à midi, inondant la chaussée et la partie basse de la Halle aux vins. La place Maubert offre l’aspect d’un lac. »
Dans ses colonnes du 29 janvier 1910, le Petit Parisien, à son tour, évoque « un spectacle lamentable ».
On attend alors avec impatience la décrue. Mais le muséum est bien éprouvé