Les monastères pour femmes de mauvaise vie
Les monastères pour femmes de mauvaise vie : des hospices pour des femmes de la rue mais aussi des prisons… pour d’autres
Dans sa chronique scandaleuse de Paris revient sur des histoires étonnantes, voire scabreuse. C’est l’occasion pour nous de voir comment sous le règne de Louis XIV, on les présentait.
Voici l’histoire des monastères pour femmes de mauvaise vie ! Sauval n’y parle que des femmes, en faisant bien comprendre que cela était aussi des prisons pour beaucoup d’elles.
Les religieuses qui menaient une vie scandaleuse
Au cours du Moyen Age, les évêques de la région parisienne prononcèrent des sanctions contre des religieuses, soupçonnées de ne pas vivre comme il faut. C’est ainsi que dans la seconde moitié du XIe siècle, Yves de Chartres exigea de l’évêque de Meaux d’éloigner des religieuses de Farmoutiers qui y « menaient une vie scandaleuse ».
Sauval racontait également qu’au début du XIIe siècle, les religieuses de Saint Eloi, à proximité du Palais furent chassées de leur monastère car « leurs crimes devinrent si publics et si scandaleux ». A la place, l’évêque plaça les religieux de Saint Maur.
Ensuite, toujours au XIIe siècle, des religieuses d’Argenteuil quittèrent leur couvent…
Les couvents pour prostituées
Par ailleurs, dans les premières siècle du second millénaire, des monastères furent constitués, destinés à recueillir des anciennes prostituées. Sauval évoque des lieux où « les femmes publiques vinrent faire pénitence ». C’était le cas de Saint Antoine des Champs, constitué sous Philippe Auguste, les Filles Dieu, sur la route Saint Denis ensuite, puis l’Hôpital d’Imbert de Lions, près de la porte Saint Denis et enfin les Filles pénitentes.
Bien plus tard, on créa le monastère des religieuses de la Madeleine, près du Temple.
Sauval indique qu’au temps de Saint Louis, on comptait deux cents « femmes débauchées » aux Filles Dieu.
Dans les statuts des Filles pénitentes, on faisait jurer les candidates qu’elles ne se prostitueraient plus, tout en s’assurant qu’elles ne l’avaient pas au préalable pour pouvoir y être accueillies. Le Parlement de Paris y envoya également les femmes arrêtées et condamnées.
A noter qu’aux Filles pénitentes, on envoyait également des femmes adultères jusqu’à la réconciliation éventuelle de leur mari, mais aussi, on gardait les filles « dont la chasteté est suspecte » avant leur mariage. Comme on le voit, on y entrait pas toujours de sa pleine volonté.