Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les métiers au XVIIe siècle

Histoire des métiers au XVIIe siècle, ou lorsque les corporations doivent participer à l’effort financier de l’Etat

  

Une forte augmentation des taxes pour financer la guerre

Au début du règne de Louis XIV, la France est en guerre contre le Saint Empire Germanique. Même si les campagnes sont victorieuses, les finances du royaume nécessitèrent une augmentation des taxes.

Profitant de l’organisation des métiers, une taxe exceptionnelle de plus de 7 000 livres fut levée sur les six corps des marchands à se répartir entre les membres en 1646. Elle fut remplacée par un octroi sur toutes les marchandises entrant dans Paris en 1647.

Cette taxe fut complétée par une obligation aux détenteurs de terre redevable de cens au roi de le racheter.

Les troubles qui en résultèrent, se mêlèrent à la Fronde.

 

Les manufactures royales de Colbert

En 1661, la situation économique de la France était catastrophique, en raison des troubles militaires et des taxes.

 

Colbert confia à certains hommes les moyens de créer des manufactures, en leur donnant les sommes nécessaires pour l’achat des locaux, un prêt pour financer l’activité et le titre de manufacture royale.

Ainsi, à Paris une manufacture pour la fabrication de glaces fut créée en 1665.

Certes des manufactures pour produire des tapis, dirigées par un représentant royal avaient déjà été constituée à Fontainebleau sous François 1er ou aux Tournelles et au Louvre sous Henri IV. Mais Colbert donna un véritable prestige à ces manufactures.

La plus célèbre des manufactures reste celle des gobelins. Bien qu’une première fabrique de tapisserie fut fondée par Gilles et Philibert Gobelins, elle prit son véritable essor sous Colbert.

Dés sa reprise par l’Etat, le surintendant, nommé par le roi, employa 60 apprentis en fin de stage, leur donna la maîtrise sans frais et les logea à proximité. On attira également des étrangers et Lebrun et Mignard successivement furent en charge de la direction artistique.

 

On peut citer également, la manufacture de la Savonnerie à Chaillot, ainsi que l’atelier d’ébénisterie dirigé par André Charles Boule

 

Toutefois, seule la manufacture des Gobelins survit après la mort de Colbert.

 

La fusion des corporations avec les faubourgs

Les faubourgs de Paris n’étaient pas toujours sous la même juridiction que la ville de Paris. Aussi, suite à la suppression des justices seigneuriales en 1674, les maîtrises constituées dans les faubourgs furent supprimées. Leurs détenteurs devaient rejoindre les corporations parisiennes, sans toutefois refaire leur chef d’œuvre et de payer les droits associés.

Toutefois, cela ne fit pas sans heurt, notamment dans le faubourg Saint Antoine.

 

Les marchands de la Cour et leur juridiction

Des marchands fournissaient la cour dans sa vie quotidienne et dans ses déplacements. Ils avaient une influence très forte et ne se contentaient pas de vendre leurs marchandises uniquement aux courtisans.

En réponse à une revendication des corporations parisienne, en 1674, ils furent rattachés à la juridiction du Châtelet, avec des avantages cependant (représentations lors de contrôles…).

 

Fin de la liberté de l’élection des jurés des corporations

En 1691, la situation financière publique est de nouveau catastrophique. Aussi, le contrôleur des finances Pontchartrain, successeur de Colbert, supprima la possibilité ancestrale offerte aux corporations d’élire leurs officiers. Ces jurés élus furent remplacés par des jurés syndics, nommés par l’Etat, qui se réservait le droit de vendre ces charges. Aussi, pour éviter la nomination d’administrateurs publics, les corporations rachetèrent ces charges (300 000 livres pour les merciers, 120 000 livres pour les marchands de vin, 24 000 livres pour les distillateurs et limonadiers…).

En 1694, on nomma des officiers chargés de vérifier les comptes des corporations. Une fois encore, les corporations durent payer ces charges pour en récupérer l’usage. Ensuite, ce scénario se répéta à l’envie, l’Etat ayant trouvé un moyen efficace pour remplir ses caisses ; ceci jusqu’à ce que les métiers ne soient plus en capacité de payer

 

 

Les nouvelles règles des corporations

Bien que les principes structurant les corporations depuis le Moyen Age subsistent encore, certaines évolutions furent apportées au XVIIe siècle.

Progressivement, la durée de l’apprentissage est réduite tout en garantissant des droits pour les apprentis plus forts. Le chef d’œuvre est toujours de rigueur et doit être présenté aux futurs confrères mais aussi au procureur du roi.

 

Les quatre classes des corporations

L’édit de 1691 détermina 127 corporations réparties en quatre classes d’après leurs importances : en effet, suivant la classe de la corporation, les maîtres versaient une redevance différente au roi.

 

La première classe La deuxième classe La troisième classe La quatrième classe
Le six corps (apothicaires épiciers, bonnetiers, drapiers,   merciers, orfèvres, pelletiers)

 

Les affineurs d’or et d’argent, bouchers, batteurs d’or, barbiers – perruquiers, brasseurs, chirurgiens, chapeliers,   charpentiers, libraires, marchands de vin, maçons, maître en faits d’armes, paveurs, peintres, scuplteurs, tireurs d’or, tapissiers, teinturiers, tanneurs.

Armuriers heaumiers, boulangers des faubourgs, bourreliers, cartiers – papetiers, corroyeurs, ceinturiers, charcutiers, charrons, chandeliers, chaudronniers, couvreurs, écrivains, fourbisseurs, fondeurs, fripiers, gantiers-parfurmeurs, horlogers, lingères, lapidaires, limonadiers, maréchaux, menuisiers, ouvriers en drap d’or et de soie, ouvriers en bas de soie, plumassiers, pâtissiers, potiers d’étain, peaussiers, parcheminiers, paumiers, plombiers, poissonniers d’eau douce, rôtisseurs, selliers, serruriers, teinturiers en laine, fil et soie, tonneliers, verriers – faïenciers, vinaigriers, vitriers. Arquebusiers, balanciers, boisseliers, boursiers gibeciers, crieurs de vieux fer, cordonniers, couteliers, couturiers, coffretiers, cuisiniers, doreurs, éventaillistes, éperonniers, faiseurs d’instruments de mathématiques, fruitiers orangers, foulons, graveurs, gainiers, grainiers, joueurs d’instruments et maîtres à danser, jardiniers, miroitiers, mégissiers, potiers de terre, peigniers tabletiers, sages femmes, tailleurs, taillandiers, teinturiers du petit teint, tondeurs, tourneurs, vanniers. Aiguilliers, bateliers, boutonniers, bouquetières, brodeurs, bonnetiers ouvriers, chaînetiers, cloutiers, cardeurs, cordiers, découpeurs, émailleurs, épingliers, émouleurs de grandes forces, filassiers, ferreurs d’aiguillettes, faiseurs de cordes à boyaux, layetiers, nattiers, oiseliers, patenôtriers en bois et en corne, patenôtriers en jais, ambre et corail, pêcheurs à verges, pécheurs à engins, papetiers, savetiers, tisserands, tissutiers rubaniers, vergetiers brossiers, vidangeurs.

 

 Voici quelques livres à découvrir : 

Aucun champ trouvé.