Marcelle Lender par Toulouse Lautrec
Marcelle Lender par Toulouse Lautrec : une des jolies actrices de Paris dans une grande multitude de dessins.
A la Belle Epoque, période de la fin du XIXe siècle, considérée comme le grand temps des plaisirs à Montmartre, une célébrité se distinguait : Marcelle Lender ! C’est avec les yeux de Toulouse Lautrec et des articles de presse que nous allons raconter son aura alors.
Parmi les « Jolies actrices de Paris »
Voici comment on la voyait en ce temps-là, ainsi que l’explique le journal Paris en février 1890.
Sur le théâtre des Variétés, l’actrice se révéla dans son large répertoire à partir de 1887. Elle avait été connue dans ses premiers temps comme une spécialiste pour jouer les grandes cocottes, ces prostituées de la fin du XIXe siècle. Elle se mit alors à jouer des grandes coquettes, attirant les yeux des spectateurs par sa beauté. Elle le devint également dans la ville. Une de ses amies dira que « Marcelle a toujours soif quand elle voit des rivières, surtout lorsqu’elles sont de diamants. »
La Fin de Siècle du 16 septembre 1891 en parle comme la jolie Lender. « C’est en effet une créature très savoureuse qui montre ce que toute commère doit exhiber au public. Un visage souriant de poupée aux joues roses, aux grands, très grands yeux, une poitrine suffisamment bombée, de la cuisse, de la jambe ».
La carrière d’une actrice
Fille d’un aspirant de marine, elle était née à Nancy en 1864. Arrivée à Paris à l’âge de 5 ans, elle resta avec sa mère devenue veuve. Après avoir été en pension dans la banlieue parisienne, elle découvre la comédie dans des théâtres de Montmartre et des Batignolles à l’âge de 16 ans.
On la vit jouer dans des drames, des comédies et des vaudevilles.
Puis elle rejoignit le théâtre des Variétés, elle se fit remarquer dans des pièces comme Cent millions de Gladiator, la Fille de Mme Angot et la Vie Parisienne.
La griffe de Toulouse Lautrec
Grâce à Toulouse Lautrec, il est possible de retrouver des gestes et les expressions de l’actrice. Ce qui frappe dans la collection de dessins conservés par l’Institut National de l’Histoire de l’Art, c’est la variété des interprétations de Marcelle Lender.
On la voit avec ses différentes tenues… et on peut observer ses coquetteries, tout en s’arrêtant sur sa forte présence sur scène.
Les nombreux dessins ressortent en grande partie de 1895. A cette date, Lautrec se rend à très nombreuses reprises voir la même pièce, Chilpéric, composé par Hervé et adapté par Paul Ferrier pour le Théâtre des Variétés. Il y réalise de nombreux croquis de Marcelle Lender. L’actrice jouait alors la reine Gaslwinthe et se faisait remarquer notamment par son boléro.
Sources bibliographiques :
- Paris du 18 février 1890
- Le fin de siècle du 16 septembre 1891
- Paris du 5 septembre 1893
- Guégan, Stéphane (sous la direction). Toulouse Lautrec – résolument moderne – catalogue de l’exposition. RMN Grand Palais. 2019