La manutention militaire noyée par la crue de 1910
La manutention militaire noyée par la crue de 1910 : quand ce centre logistique fut évacué vers Versailles !
Sur le bord du quai Debilly, ancien nom de l’avenue de New York, l’armée française avait installée une grande manutention. Imposante, elle était essentielle sur le plan logistique, avant qu’elle ne déménage pour laisser la place du Palais de Tokyo.
Cette situation la plaça en première ligne lors de la crue de 1910. Compte rendu de presse d’alors.
Inondation des caves
Alors que la Seine est encore loin de son pic, les effets de la crue amorcée quelques jours plus tôt se firent sentir dans ce bâtiment dès le 22 janvier 1910.
Ainsi, le 23 janvier 1910, le Figaro écrit dans ses colonnes :
« Les caves de la manutention militaire du quai Debilly ont été inondées ».
A cette date, l’eau ne touchait pas les chaussées des rues adjacentes. Mais le sol se gorgeait d’eau. Cette situation faisait porter une grande pression sur les égouts passant par là.
Inondation du bâtiment
Cependant, comme la Seine montait toujours et toujours, elle finit par envahir le quai et dépasser la hauteur des parapets.
Ainsi, pas de surprise de lire dans le Petit Parisien du 28 janvier, la remarque suivante :
« La manutention militaire est inondée »
Le Matin du même jour poursuit :
« Au quai Debilly, la manutention est envahie jusqu’au premier étage. Les soldats sauvent le plus possible d’approvisionnement. »
Suspension du service
Alors même que l’armée était très sollicitée pour protéger la ville et aider ses habitants, elle dut laisser ce lieu clef pour sa logistique.
Voici le retour que fait le Matin le 29 janvier :
« Malgré toutes les précautions prises, la Seine a envahi les locaux de la manutention du quai Debilly. Les services sont suspendus. M. A. Sarraut a immédiatement pris des dispositions pour que les établissements de Versailles, de Satory et de Bicêtre assurent les besoins de la place de Paris. »
Le Petit Parisien poursuit le lendemain :
« La manutention de Billy est toujours envahie par l’eau, les services d’approvisionnement sont assurés de la manière la plus satisfaisante vers Versailles d’où les transports sont faits dans les diverses casernes de Paris par des convois automobiles »
Sources bibliographiques
- Le Figaro du 23 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 28 janvier 1910
- Le Matin du 28 janvier 1910
- Le Matin du 29 janvier 1910
- Le Matin du 29 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 29 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 30 janvier 1910
- Image : Manutention militaire. Dossier iconographique – BHVP