Les maisons à colombage de la rue François Miron
Les maisons à colombage de la rue François Miron, deux édifices en souvenir de l’architecture du Moyen Age…
Sans rentrer dans le débat de quelle est la plus vieille maison de Paris, nous proposons de revenir ici sur l’architecture médiévale de Paris. Enfin, le Moyen Age très tardif. En effet, ces maisons dites médiévales sont datées du début du XVIe siècle, probablement autour des règnes de Louis XII et François 1er.
Des maisons de bois et des encorbellements
Au Moyen Age, la principale matière première pour construire une maison était le bois. Et ceci à Paris comme dans de nombreuses villes de l’Europe occidentale.
Pour les édifier, chaque étage était réalisé en encorbellement. En effet, chacun était positionné en saillie sur la rue par rapport à celui en dessous. Cette manière permettait d’édifier ces maisons, sans avoir à disposer de pilier allant jusqu’au sol.
Toutefois, les deux maisons à colombage de la rue François Miron perdirent au cours du temps cet encorbellement. Ils avaient le fâcheux inconvénient de raccourcir les espaces entre deux maisons de chaque côté de la rue. Ainsi, le feu pouvait facilement se propager.
Le pignon, classique du Moyen Age, mais interdit ensuite
La maison de droite dispose à son sommet d’une forme triangulaire classique : le pignon. Cette structure était la plus saillante de la façade, souvent pratiquement au milieu de la chaussée des rues étroites.
Sa position la rendait très dangereuse pour les passants. Les accidents et les chutes de pignons arrivaient souvent.
La disparition des colombages et des pignons
En 1607, la ville de Paris souhaite lutter contre le risque d’incendie. Elle décide donc de poser des règles d’urbanisme fort. En effet, il est alors décidé que les pignons sont interdit. En outre, les poutres apparentes devaient être recouvertes.
On revêtit alors les façades parisiennes de chaux blanche. Cet aspect se retrouve encore dans des vieilles photos de ces maisons.
Enseigne au mouton et enseigne au faucheur
Voici comment on désigne ces deux maisons. Au Moyen Age, les rues n’étaient pas numérotées. On se repérait par le nom des enseignes qu’elles portaient.
Ainsi, ces deux maisons ont conservé leurs enseignes dans leur nom. Ainsi celle de gauche s’appelle la maison à l’enseigne au faucheur. La seconde avec son pignon a pour nom, maison à l’enseigne au mouton.
Dans les enseignes médiévales, l’image du mouton revenait souvent. Ainsi, on pouvait trouver plusieurs enseignes de ce type : Le mouton d’argent, le mouton blanc, le mouton couronné, le mouton noir, le mouton d’or, les deux moutons, les trois moutons, le pied de mouton…
Restauration de maisons médiévales
Pendant très longtemps, les poutres n’étaient pas apparentes comme on peut le voir aujourd’hui.
Cette présentation date en effet des années 1960. Ainsi, en 1967, l’architecte Robert Hermann se chargea de la réfection de ces deux maisons. Il leur donna leur aspect actuel, en faisant ressortir le bois du colombage mais aussi en retravaillant le pignon.
Le pignon qu’on peut voir aujourd’hui date de cette restauration, au moment où il fut redessiné. A noter bien sûr, que cette restauration ne reprend pas les encorbellements et les avancées sur la rue.
Sources bibliographiques :
- Poisson, Michel. Façades parisiennes. 1200 immeubles et monuments remarquables de la capitale. Parigramme. 2006
- Larbodière, Jean Marc. Façades de Paris. Massin. 2011.
- Article du blog Par ici, par là sur les maisons médiévales de la rue François Miron, consulté le 15 avril 2018
- Blavignac, Jean-Daniel. Histoire des enseignes d’hôtelleries, d’auberges et de cabarets. Genève. 1879