Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'immeubles

La Maison Desvaux de la rue Saint Honoré

La Maison Desvaux, aux innocents, faisait partie des premiers magasins de nouveautés de la rue Saint Honoré.

 

Les touristes viennent du monde entier des bonnes affaires de la rue Saint Honoré. Et bien, cet axe était déjà une voie parcourue par les amateurs de beaux habits dans la première moitié du XIXe siècle. Ainsi, on pouvait y venir pour s’approvisionner, notamment dans la Maison Desvaux, aux numéros 25 et 27 de la rue Saint Honoré.

Histoire d’un magasin qui sut en son temps évoluer pour devenir un magasin de nouveautés dans les années 1840.

 

Une innovation pour « extension d’affaires »

« L’ancienne maison de confiance de M. Desvaux, rue Saint Honoré, 25 et 27, vient de subir d’importantes innovations, nécessitées par l’extension des affaires. Ces magasins, convertis en un vaste bazar, se sont augmentés de l’emplacement qu’occupait la maison du Chapeau rouge, et comprennent un assortiment de nouveautés des plus complets. On y remarque trois comptoirs affectés, l’un à la mercerie, l’autre à la draperie grandes nouveautés, et le dernier à la toilerie, dont les marchandises, d’une qualité supérieure, sont vendus à des prix qui doivent faire révolution dans ces importantes spécialités ».

Ainsi, la Gazette de France décrit le 20 décembre 1842 les travaux de cette enseigne historique. L’innovation pousse avec la constitution de trois rayons de nouveautés, profitant d’une plus grande place, mangeant déjà chez les voisins.

 

Une annonce pour les dames

C’est par cette accroche que s’adresse le magasin dans les colonnes du 25 novembre 1843.

« M. Desvaux, propriétaire de l’ancienne maison de nouveautés rue Saint Honoré, n° 25 et 27, s’empresse de prévenir les dames, aux demandes desquelles, il n’aurait pu être fait droits ces jours derniers en ce qui concerne les écossais tout laine, à 35 centimes, qu’il vient de traiter d’une partie considérable de cette étoffe, ce qui le met désormais de pouvoir satisfaire à toutes les exigences. »

L’opération est donc un succès. Le commerçant doit même se réapprovisionner pour répondre aux dames qui n’avaient pu être servies.

 

Poursuite de l’opération commerciaux aux Innocents

La Maison Desvaux était aussi connue par une dénomination commerciale : Aux Innocents. Mais la publicité mêle allégrement les noms, comme l’écrit la Quotidienne du 25 décembre 1843.

« Maison Desvaux, aux Innocents, rue Saint Honoré, n° 25 et 27,

Ces magasins présentent en ce moment une réunion complète d’étoffes, à des prix tellement modiques, qu’une visite est nécessaire pour acquérir la conviction que ce bon marche n’influe pas sur les qualités ; tels sont des mérinos tout laine à 2 francs 25 centimes le mètre, et des stofs, dessins nouveaux, à 1 franc 45 centimètre le mètre.

La lingerie y étend aussi son domaine, depuis les objets de table, de literie, jusqu’aux fantaisies les plus coquettes, bonnets du matin, camisoles et peignoirs de fine batiste pour trousseaux ; enfin tout ce qui constitue la haute lingerie. La toilerie pour draps et chemise occupe également un vaste comptoir… »

 

Recettes pour proposer des prix bas

Dans le Journal des Débats politiques et littéraires du 28 avril 1845, le magasin dévoile un peu les raisons de ses prix bas.

« L’immense clientèle que la maison Desvaux s’est acquise par la qualité supérieure de ses marchandises et l’extrême modération de ses prix, avantage résultant de la minimité de ses frais de loyer et de personnel, et aussi de la loi qu’elle s’est imposée de tout acheter au comptant, sans aucun intermédiaire, dans nos premières fabriques, n’apprendra pas, sans vouloir en faire son profit, qu’elle vient de recevoir pour cette saison, une forte partie de coupil de laine satinée, de 75 centimes à 1 franc, et de toiles de laines Lucrèce à 50 centimes.
Nous avons remarqué dans ses magasins un fort beau choix d’écharpes mantelet du meilleur goût, et une spécialité de dentelles noires et de canerons, à des prix qu’on ne saurait rencontrer ailleurs. »

 

Sources bibliographiques :