Lettre #37 – Février 2021 : Les guinguettes des moulins
La lettre d’Histoires-de-Paris.fr
Février 2021 – numéro 37
Les meuniers devenus cabaretiers
Les guinguettes, voici un thème que nous aimons particulièrement sur Histoires-de-Paris.fr.
Les plus anciens des abonnés de cette lettre se souviennent peut être de son édition sur les guinguettes des barrières. Nous nous étions alors intéressés à ces établissements qui entouraient le mur des fermiers généraux où les parisiens se sentaient déjà à la campagne.
Mais, il n’y avait pas que de l’autre côté des barrières qu’on pouvait profiter des guinguettes. A compter de la fin du XVIIIe siècle, des meuniers se rendirent compte qu’il était beaucoup plus rentable pour eux d’ouvrir un cabaret à leur pied.
En effet, à l’ombre du moulin, des visiteurs venaient profiter de l’air à la campagne, d’un peu de vin mais aussi des galettes. Et puis, dans ces guinguettes, on ne faisait pas que profiter du repas. On dansait aussi.
Les emplacements des anciens moulins à vent
Quand on vous parle de moulins, on pense inévitablement à ceux de Montmartre. Nous leur avons, en outre, consacré une édition de cette lettre
Mais en réalité, on en trouvait un grand nombre à Paris, notamment dès que le sol s’élevait un petit peu. Ainsi, les guinguettes ne se limitaient pas qu’au Moulin de la Galette, même si c’était une adresse bien prestigieuse
Quelques guinguettes de moulins emblématiques :
Le moulin de Javel
Commençons par la plus ancienne ! Ce nom ne vous dit rien, mais c’était une véritable institution au XVIIIe siècle. On y venait s’encanailler, draguer, mais aussi faire la fête. Ici se mélangeaient les classes sociales parisiennes.
Le moulin de la galette
A Montmartre, c’est la guinguette de moulin de référence ! Les Debray, les meuniers propriétaires des derniers moulins de Montmartre, se lancèrent au début du XIXe siècle dans le cabaret. Et ils eurent un grand succès qui se poursuivit jusqu’au XXe siècle
Le moulin de la mère Saguet
Chez la mère Saguet, les romantiques se pressaient pour se délasser. Vous pouviez y croiser Victor Hugo, Alfred de Musset… mais aussi Eugène Delacroix.
De-là, partit sur Paris, Auguste Thiers pour rejoindre la révolution de 1830
Le moulin de la mère Blésimart
Ici à Montsouris, on venait se battre en duel.
On y réglait ses affaires d’honneur et on s’y restaurait ensuite
Le moulin du père Bonvin
Chez le père Bonvin, un ancien garde champêtre, la nourriture ne payait pas de mine : des petits plats, du vin : tout pour passer une soirée sympathique dans la plaine de Vaugirard.
Tout était basé sur la réputation : Au bon vin, pas d’enseigne.