Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Lettre

Lettre #14 – Avril 2018 : Montfaucon

La lettre d’Histoires-de-Paris.fr

Avril 2018 – numéro 14

 

 

Près de la place Colonel Fabien, se tenait un lieu de sinistre mémoire : Montfaucon !

Tous les lecteurs de Notre de Dame de Paris se rappellent la fin mémorable, du livre et de ses protagonistes, au pied du célèbre gibet. On y avait apporté le corps sans vie de la belle Esméralda. Là, Quasimodo l’avait rejoint pour l’éternité.

 

Le gibet de Montfaucon

Ici sur la route menant de Paris à Pantin, avait été installé sur une haute plateforme un grand gibet, si vaste qu’il pouvait accueillir 60 pensionnaires.

 

gibet de montfaucon
gibet de montfaucon – extrait d’Impression de voyages à Montfaucon par Perrot. Crédit BNF

 

Il avait été construit au début du XIVe siècle, par Enguerrand de Marigny, principal ministre de Philippe le Bel. 

Edifié en haut d’une butte, il était particulièrement lugubre. On y entendait les chaînes qui se cognaient les unes sur les autres. L’odeur était repoussante. 

A noter que son fondateur eut le privilège de l’utiliser, après la mort du roi et lorsque sa situation se retourna.

Il fut maintenu jusqu’à la Révolution, même s’il servit surtout au cours du Moyen Age.

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Les industries nauséabondes de Montfaucon

En dehors du gibet, l’endroit fut utilisé pour transformer les déchets de Paris. Il fut particulièrement actif entre le XVIIIe siècle et 1840

arrivée des chevaux à l'équarrissage de Montfaucon
arrivée des chevaux à l’équarrissage de Montfaucon – illustration de l’Ane mort de Jules Janin par Tony Johannot – crédit BNF

 

 

La voirie

plan de la voirie de Montfaucon
plan de la voirie de Montfaucon, issus des impressions de voyages de Perrot -1840. Crédit BNF

La voirie récoltait tous les déchets organiques de Paris.

On les laissait fermenter dans deux étangs. 
Ensuite, la matière était mise à sécher pour la transformer en engrais : la poudrette

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L’équarrissage

équarrissag de Montfaucon écrocherie
Montfaucon – crédit BNF

Les chevaux morts étaient apportés à l’équarrissage de Montfaucon. 
Là, on récupérait tout ce qui était possible : les crins, les boyaux pour faire des cordes, les tendons pour réaliser des cordes, mais aussi la viande…

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Le rat par Jacques Seve -1758
Le rat par Jacques Seve -1758
Les rats de Montfaucon
Comme on peut se douter, les activités des industries de Montfaucon attiraient les rats. On en compta jusqu’à 100 000 en 1840. Une telle quantité qui posa des problèmes lorsque les installations durent quitter les lieux !En savoir plus 

fosse à fumier et poudrette - extrait de Les engrais par J Fritsch
fosse à fumier et poudrette – extrait de Les engrais par J Fritsch – crédit BNF
La poudrette, l’engrais reconnu de Montfaucon
Lieu de dépotoir, Montfaucon produisait avec les déchets un engrais très recherché : la poudrette. C’était le produit qui était récupéré des matières organiques issues des boues des rues, des fossés, des canaux.
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molosses de l'équarrissage de Montfaucon
molosses de l’équarrissage de Montfaucon – illustration de l’Ane mort de Jules Janin par Tony Johannot – crédit BNF
Les asticots, autre spécialité des lieux
Avec un peu de restes des chevaux, on élevait des asticots. Les ouvriers de l’équarrissage se chargeaient de cette activité, en la laissant sur la terre. 
Ces asticots étaient ensuite revendus pour la pèche bien sûr, mais aussi pour l’élevage des faisans. C’était un très bon complément pour l’engraissement.
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