Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Sources

L’abbé Jean Lebeuf et l’histoire du diocèse de Paris

L’abbé Jean Lebeuf et l’histoire du diocèse de Paris : historien essentiel de toutes les églises parisiennes et au-delà au XVIIIe siècle

 

Jean Lebeuf fait partie des historiens de référence de Paris. Sous sa plume, c’est l’histoire des églises de la ville et de ses environs qui se dévoile. Nombre de ces églises ont disparu entre les XVIIIe et le XIXe siècle. Aussi, son récit nous est précieux pour revenir sur le Paris d’avant la Révolution. C’est en s’appuyant sur ces écrits que les articles des églises disparues, mais aussi de la Ville, de la Cité et de la rive gauche ont été réalisés.

En s’appuyant sur sa principale œuvre, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris et en partageant le regard de Paris Libris, revenons l’historiographie autour de son oeuvre

 

Qui était Jean Lebeuf ?

Né en 1687, Jean Lebeuf était originaire d’Auxerre où il commença ses études. Après les avoir fini à l’Université de Paris, il fut ordonné prêtre en 1711 et intégré dans le chapitre de la cathédrale d’Auxerre.  L’histoire était sa passion et proposa rapidement des vies de saints auxerrois. Sa ville occupa pendant longtemps ses recherches et fit l’objet de la publication de l’histoire civile et ecclésiastique d’Auxerre en 1743.

En parallèle, l’histoire parisienne l’intéressa et il lui consacra une dissertation en 1739. Au moment-même, Il faisait son entrée à l’Académie des Belles Lettres. C’est ainsi que partit la réalisation de l’Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, publiée entre 1754 et 1758.

Passionné aussi de musique, Jean Lebeuf fut chargé en 1734 par l’archevêque de Paris, Mgr de Vintimille de réaliser le chant du nouveau bréviaire.

 

 

La recherche historique de Jean Lebeuf

Tout d’abord, c’est l’ensemble du diocèse de Paris qui intéressa Lebeuf et pas uniquement les églises parisiennes. Pour ce faire, il se plongea dans une quantité impressionnante de documents de chacune d’entre elles. Cartulaires, livres manuscrits… rien ne lui résista. Il cherchait également une exhaustivité en se penchant sur l’histoire des églises mais aussi de leur territoire.

Erudit, il s’intéressa à l’architecture, la topographie mais aussi les mœurs et coutumes. Cette diversité se retrouve dans l’ouvrage que nous étudions.

Son ouvrage souleva cependant quelques critiques : on lui reprocha de s’entêter dans quelques hypothèses étonnantes, mais aussi son style.

 

 

Les rééditions de son livre réalisées à la fin du XIXe siècle

Juste avant sa mort, en 1760, il posa le principe d’une réédition afin de compléter ses premiers écrits. En effet, il invita à approfondir ses recherches dans son testament. C’était à Carlier de reprendre le flambeau pour faire une seconde édition : « d’arranger et composer les suppléments et augmentations, faire les changements qu’il estimera convenable et composer la table générale des matières. »

Il fallut cependant attendre 1863. Cette aventure fut reprise d’abord par Hippolyte Cocheris. Les différentes parties de cette réédition furent publiées entre 1863 et 1870. Cependant, il se concentra sur les églises parisiennes et des communes annexées à Paris sous le Second Empire.

Ensuite Adrien Augier et Fernand Bournon prirent en charge la dernière réédition, entre 1883 et 1893.

 

Dans ces éditions, les textes de Jean Lebeuf sont repris. Mais ils sont complétés de notes et de corrections.  C’est d’ailleurs dans ces notes que les nouveaux éditeurs rediscutèrent de certaines des hypothèses que Jean Lebeuf avait faites.

Ils en profitèrent pour indiquer en complément ce qui arriva à ces églises après la mort de Lebeuf et en particulier à la Révolution.

 

Les structures de l’Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris

Suivant les éditions, l’œuvre fut découpée en plusieurs tomes.

  • La première édition réalisée par l’abbé Lebeuf comptait 15 volumes
  • L’édition de Cocheris en compta 4, mais se concentra sur les églises de Paris
  • tandis qu’Adrien Augier et Fernand Bournon en réalisèrent 6.

 

L’édition originelle

Première édition, elle fut le fruit des recherches de l’auteur lui-même. Il voulut pour se faire proposer une histoire générale, estimant que ce travail n’avait pas été fait. Pour donner de nombreux détails, il se rendit dans les nombreux villages et lieux pour récupérer des archives, observer le bâtit. En effet, il estimait que les publications faites jusqu’alors contenaient trop d’approximations pour service de seules sources.

 

Volume

Contenu

1er Concernant les églises de cette ville et de ses faubourgs, distribuées les unes selon l’antiquité de leur fondation et les autres dont elles ont dépendu ou dépendent encore : 1e partie
2e Concernant les églises de cette ville et de ses faubourgs, distribuées les unes selon l’antiquité de leur fondation et les autres dont elles ont dépendu ou dépendent encore : 2e partie ; accompagnée d’une description des rues de Paris
3e Banlieue ecclésiastique : Saint Denis et doyenné du Montmorency
4e Suite des paroisses du doyenné du Montmorency
5e Fin des paroisses du doyenné du Montmorency et début du doyenné de Chelles
6e Suite du doyenné de Chelles
7e Doyenné de Châteaufort
8e Suite du doyenné de Châteaufort
9e Suite du doyenné de Châteaufort
10e Doyenné de Montlhéry
11e Suite du doyenné de Montlhéry
12e Suite du doyenné de Montlhéry
13e Doyenné du vieux Corbeil
14e Doyenné de Lagny
15e Suite du doyenné de Lagny

 

L’édition d’Hippolyte Cocheris

Cette édition se concentre sur l’église de Paris et des anciennes communes autour.

Elle s’appuie sur les territoires des premières églises parisiennes. Elle met en avant leurs histoires pour ensuite décrire les églises qui ont été réalisées suite aux démembrements de leurs territoires. C’est d’ailleurs sur cette base que nous avons réalisé les articles sur la première et la seconde générations des églises parisiennes.

 

Dans son introduction, Hippolyte Cocheris plaça, Jean Lebeuf dans la suite des historiens de Paris, au même niveau que Sauval, du Breul, Félibien et Jaillot.

 

Partie Eglises originaires Eglises issues du démembrement
Eglises d’origine séculière Notre Dame Saint Jean le rond

Saint Christophe

Saint Denis du pas

Saint Germain l’Auxerrois Sainte Opportune,

Saint Leufroy

Saint Landry

Saints Innocents

Saint Thomas et Saint Louis du Louvre

Saint Nicolas du Louvre

Saint Eustache

Saint Honoré

Sainte Marie l’égyptienne

Saint Sauveur

Saint Gervais Saint  Jean en grève
Saint Julien Saint Séverin
Saint Marcel Saint Martin

Saint Hippolyte

Saint Hilaire

Saint Benoit Saint Etienne de grés

Notre Dame des champs

Saint Merri Saint Sépulcre
Saint Barthélémy Saint Georges et Saint Magloire

Saint Leu

Saint Martin des champs Saint Jacques de la Boucherie

Saint Nicolas des champs

Saint Denis de la Chartre Saint Symphorien
Sainte Marie Madeleine
Sainte Marine
Sainte Chapelle du Palais
Saint Louis en l’île
Eglises d’origine régulière Saint Pierre saint Paul devenue Sainte Geneviève Sainte Geneviève des Ardents

Saint Etienne du mont

Saint Médard

Saint Germain des prés Saint Germain le vieux

Saint Sulpice

Saint Laurent Saint Joseph

Notre Dame de Bonne Nouvelle

Saint Martial Sainte Croix

Saint Pierre des Arcis

Saint Pierre aux bœufs

Saint Bond

Saint Paul

Rues de Paris mises en vers
Banlieue de Paris Auteuil
Boulogne
Passy
Chaillot
Clichy la garenne
Villiers la garenne
Le Roule
Montmartre
La Chapelle Saint Denis
La Villette
Belleville
Charonne
Vaugirard

 

Pour chacun des territoires, Jean Lebeuf revint sur l’histoire des monastères et autres couvents, des hôpitaux et des collèges.

 

L’édition d’Adrien Augier et Fernand Bournon

Six volumes furent établis en se basant sur 5 écrits par Jean Lebeuf. Le dernier constitua une table analytique.

Elle fut publiée entre 1883 et 1893.

 

Dans le XIe tome, œuvre d’Augier et Bournon, les rééditeurs proposent tout d’abord un jeu de carte avec les territoires des paroisses dans le bourg et les faubourgs de Paris au début du XVIIIe siècle.

Ensuite, le tome est complété par des ajouts et des compléments. Aussi, autant Hippolyte Cocheris s’était attardé à donner beaucoup de détails pour les seules églises parisiennes, Augier et Bournon reviennent sur la totalité de l’œuvre, à savoir tout le diocèse parisien.

 

Tome Contenu
1er Paris et sa banlieue, ainsi que le doyenné de Montmorency
2e Suite du doyenné de Montmorency. Doyenné de Chelles
3e Doyenné de Chateaufort
4e Doyennés de Montlhéry et de Lagny
5e Doyennés du Vieux Corbeil et de Champeaux

 

 

Sources bibliographiques