Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

L’insalubrité parisienne au XVIIIe siècle

L’insalubrité parisienne au XVIIIe siècle, écrasante et persistante dans tout Paris, signe de surpopulation…

 

Au XVIIIe siècle, la ville de Paris était profondément sale. Tout n’était que puanteur et saletés. Impossible d’y échapper. Pour vivre dans cet environnement, les parisiens à la cause de ce problème, s’y accommodaient le plus possible.

 

L’insalubrité dans les rues

Dès qu’il pleuvait, la rue se transformait en véritable ruisseau. Les parisiens du XVIIIe siècle avaient développé un art dans la manière de sauter au-dessus de l’eau, tout en essayant de protéger perruques, bas blanc et habit galonné. Aussi, ils se mettaient sur la pointe des pieds dès que la boue était présente.

En effet, les rues étaient couvertes de boues, formées des déjections, poussières mais aussi de l’eau venant des toits. Il faut dire que les rues parisiennes d’alors étaient très étroites et dépourvues de trottoirs.

Régulièrement les parisiens faisaient appels à des décrotteurs, chargés de nettoyer leurs chaussures.

 

L’insalubrité de l’activité des bouchers et des fabricants de suifs

Malgré des interdictions régulières, il était encore possible d’abattre des animaux dans la ville de Paris au XVIIIe, devant les boucheries. Il pouvait donc arriver que le sang ruisselle dans la rue, après que les passants aient pu assister au spectacle. Evidemment, des bœufs s’échappaient et de ce fait devenant un danger pour tous.

On fondait dans la ville de Paris le suif, si nécessaire pour les bougies quotidiennes de la population. Il se dégageait ainsi dans l’air des vapeurs fortes, très nuisibles pour la santé des parisiens. Toutefois, malgré ce danger, les fonderies de suif étaient nombreuses dans le Paris du XVIIIe siècle.

Le risque de ces fonderies était également le feu.

 

L’insalubrité de l’air

Avec des rues trop étroites, des maisons trop élevées, l’air ne circulait pas. Aussi, les odeurs des boucheries et des fonderies de suifs restaient. Tout comme celles des poissonneries, des cimetières, des égouts…

Au niveau du fleuve, ce phénomène se poursuivait, avec les maisons sur les ponts, bloquant les vents qui suivent la Seine. Ainsi impossible de faire partir l’air totalement pollué du centre-ville.

Ces odeurs se retrouvaient également au cœur des églises. En effet, l’odeur des morts enterrés dans les églises se répandaient à l’extérieur des tombes. Les cimetières posaient également des problèmes en raison de leur trop grande utilisation. C’était d’ailleurs pour cette raison que le cimetière des Innocents fut fermé à la veille de la Révolution.

Ensuite, l’insalubrité de l’air venait de la mauvaise évacuation des eaux usées et des fosses d’aisance. Nombre d’entre elles devaient être vidangées chaque nuit, répandant alors mauvaises odeurs et nuisances. De ce fait, on évitait en ville d’utiliser les eaux des puits.

 

Les fosses vétérinaires

A Paris, on pratiquait encore au XVIIIe siècle, l’équarrissage des chevaux. Pour cela, on rependait les restes de ces animaux sur les terrains vides. Ici se dégageait une odeur insupportable. Pour faire cesser cela, on installa alors des fosses vétérinaires aux quatre coins de la ville.

 

Une ville tout le temps dans le noir

La ville se chauffait au bois. Aussi, elle est en permanence recouverte de fumée. Ainsi, entre les faubourgs Saint Honoré à l’ouest et Saint Marceau, à l’est, il était courant de constater 2 degrés d’écarts, en raison du sens du vent.

 

L’insalubrité des barrières

En sortant des barrières, on aurait pu penser que le parisien du XVIIIe siècle rejoigne tout de suite la campagne. Toutefois, il y déverse là ses déchets. Ainsi les boues recouvrent jusqu’à 2,5 km les sorties de la ville.

Sources bibliographiques :