L’insalubrité des loges des concierges
L’insalubrité des loges des concierges : une chronique dénonçant le mauvais logement des gardiens d’immeuble.
Au début du XXe siècle, l’architecte français Léon Doinet tenait une chronique immobilière dans le journal Gil Blas. Parmi ses sujets de prédilection, l’insalubrité de nombreux logements parisiens. Pour ses lecteurs, et nous maintenant, il revient sur l’insalubrité des loges des concierges d’alors.
Les loges, des lieux mal aérés et obscurs
« La loge de concierge parait insalubre par préméditation ». En effet, pour lui, ces locaux regroupaient de nombreuses très mauvaises conditions de salubrité.
Tout d’abord, située au rez-de-chaussée, la loge était obscure, ne bénéficiant de la lumière du jour que partiellement, via les courettes des immeubles. Doinet rappelle que sur les courettes, donnaient les toilettes des appartements sur les étages supérieurs, où on battait les tapis et secouait les torchons.
En outre, les loges des concierges étaient très petites. Un grand nombre d’entre elles étaient occupés au début du XXe siècle par des familles entières.
Les concierges, souvent touchées par les graves maladies
Les premières années du XXe siècle furent marquées à Paris par une véritable épidémie de tuberculose. Les concierges payèrent un lourd tribu à la maladie. A d’autres moments, on comptait de nombreux morts et malades parmi ces familles logées dans les rez-de-chaussée des immeubles parisiens. La saleté de ces lieux favorisait le développement des bacilles et autres germes porteurs de maladie.
Une insalubrité qui touche tous les quartiers
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les loges insalubres ne se trouvaient pas uniquement dans les quartiers populaires. Les concierges des immeubles bourgeois comme ouvriers vivaient dans des lieux insupportables. Ainsi, Doinet rapporte le cas d’une loge d’un immeuble d’un grand boulevard dans le IIe arrondissement : « un petit carré sans lumière, ouvrant par une porte fenêtre sur vestibule au fond d’un corridor non éclairé ».
Il décrit également une loge située dans le IVe arrondissement. Entre le rez-de-chaussée et le premier étage, elle prenait « le jour sur un escalier obscur et sans air par une petite porte vitrée et un petit châssis fixe. »