L’industrie parisienne présentée à l’exposition de 1834
L’industrie parisienne présentée à l’exposition de 1834 avec ses inventions et aussi son héritage plus ancien
Au nombre de 11, les expositions des produits de l’industrie offrirent de 1798 à 1849 à de nombreux industriels de l’époque l’occasion d’étaler sur leurs stands leurs productions. Aux premières loges, l’industrie parisienne a été sur l’ensemble des expositions la première à en bénéficier.
C’est aussi pour nous un formidable témoignage des avancées de l’industrie d’alors. Plongeons nous sur les exposants de l’industrie parisienne lors de l’exposition de 1834 !
Il est à noter que les exposants étaient enregistrés leurs noms. Aussi à l’exposition des produits de l’industrie de 1834, les marques commerciales n’étaient pas encore présentes.
Le textile au cœur de l’industrie parisienne présentée à l’exposition de 1834
Près d’une cinquantaine de stands d’industriels de textiles étaient présents en 1834. Tout d’abord, une dizaine d’entre eux présentent leurs matières premières importées de France mais souvent d’au delà :
- le coton. de différents types : cotons à coudre fins, à broder, à tricoter, pour ganses, cables, cordonnets, ainsi que pour lacets.
- le cuir, qui devait être souple et solide.
- la laine
- le tissu pour faire du cordage.
La fabrication de chaussures était aussi présentée. On peut citer M. Delangre, installé quai d’Anjou, qui vendait des chaussures “Anticrotte”, solides et qui permettaient de se protéger des boues de la rue. Le cordonnier Gudin, vivant au 2 bis, rue du Faubourg Saint Antoine proposait lui des chaussures imperméables, pouvant “être placés pendant 8 jours consécutifs dans l’eau sans que l’intérieur soit mouillé”, un “préservatif certain contre l’humidité”. De son coté, M. Nadal vendait lui des chaussures pour dames élégantes.
Paris comptait des vendeurs de dentelles : M. Violard proposait rue Castiglione des dentelles variées pour robes, écharpes, cols. Rue du Caire, M. Videcoq et Courtois commercialisaient leurs blondes produites dans l’Oise. Madame Lepaige, rue Régratière, affirmait pouvoir blanchir des blondes et ainsi raccommoder d’anciennes dentelles.
Les corsets n’étaient pas en reste. Aussi, Madame Roche proposait des nouveaux corsets, pour maintenir “toujours dans une position agréable les tailles même les plus défectueuses”. De son côté, Madame Thorel perfectionnait des corsets pour femmes enceintes. Enfin, M. Josselin et Pousse promettaient des corsets qui se délassaient “sans déranger les vêtements”.
Les visiteurs de l’exposition de 1834 pouvaient également déambuler dans les stands de tapis, rubans, draps… A noter M. Chauvel et Dier promettaient chacun pouvoir remettre à neuf d’anciens vêtements. Ainsi, le second affirmait pouvoir redonner “élasticité”, “fraîcheur”.
Couleurs, teintures, produits chimiques…
Tout d’abord, de nombreux exposants étaient des fabricants de couleurs. Pour peintres, pour décorateurs, pour teinturiers ! Ainsi, M. Panier, de la rue de Cléry proposaient des couleurs pour différentes peintures : encre de Chine, pinceaux, fusains… De son côté, M. Chenal, quai Pelletier, vendait des peintures en tablette, poudre ou écaille, pour aquarelle, gouache, huile.
Ensuite, la teinture. M. Janet, rue des Trois Bornes, commercialisait de l’orseille de terre. Il promettait une grande qualité pour les teinturiers et ainsi de limiter leurs besoins.
L’encre n’étais pas en reste. A cette date, on prisait l’encre ineffaçable. M. Bosc, de la rue d’Ulm proposait de l’encre, ne pouvant être corrompue par tous les “agents chimiques”. Sur son stand on trouvait de la colle ne se dissolvant pas dans l’eau, lorsqu’elle était sèche.
D’autres, distribuaient variétés d’huiles, savons, sels, cires…
Les instruments de musique
Le piano était le premier instrument sur les stands. Ainsi, Ignace Pleyel, de la rue Cadet, présentait différents pianos : à queue et à sept octaves, carré à trois cordes… M. Gibaut, rue Charlot, revendiquait la paternité des pianos droits. M. Duvernoy affichait ses pianos à trois, quatre, cinq et six octaves. On trouvait dans l’exposition de 1834 également des harpes, instruments à vent, caisses. Enfin, M. Laprevote, rue de Richelieu, luthier proposait ses violons et guitares.
La santé et ses inventions
Nombreux médecins étaient parmi les exposants. Toutefois, ce n’était pas pour exercer qu’ils étaient là, mais pour montrer leurs inventions. Ainsi, le chirurgien Verdier, rue Notre Dame des Victoires, proposaient ses bandages, instruments de chirurgie en gomme, étoffes de soie… Le dentiste Désirabode, galerie du Palais Royal, exposait sa gamme de pièces dentaires (4000 dents minérales…). De son côté, le docteur Auzoux, rue du Paon, montrait sa statue de corps humain obtenue à partir de moulages avec une pâte spéciale. Enfin, d’autres exposants étaient moins dans la finesse. Aussi, M. Coiman, Duverger Patenotte étaient des experts dans les clyssoirs, indispensables pour réaliser les lavements.
Le début du XIXe siècle était aussi un temps où on appréciait déjà les sports gymnastiques. Aussi en 1834, on pouvait voir des instruments pour gymnases. Le colonel Amoros proposait de machines destinés à muscler les militaires, sapeurs pompiers…
On retrouve également dans la longue liste des exposants des :
- horlogers,
- menuisiers ébénistes
- vendeurs de cheminée,
- graveurs,
- vendeurs de pompes,
- couteliers,
- orfèvres et bijoutiers,
- couvreurs,
- vendeurs de papiers…
Paris comptait également plusieurs opticiens. En effet, 10 d’entre eux exposaient en 1834. Ainsi M. Soleil, père, rue de l’Odéon produisait des lentilles pour phare. Son fils était un maître des verres polarisés. M. Chevalier, Charles, Palais Royal, présentait des microscopes, ainsi que plusieurs lunettes de mesure. Enfin, M. Lerebourg, place du Pont Neuf était un spécialiste des lunettes d’astronomie…