L’île de la Gourdaine
L’île de la Gourdaine en souvenir d’un moulin à eau battant monnaie avant son rattachement à l’île de la Cité lors de la construction du pont neuf
Marcheurs qui allez à la pointe de l’île de la Cité vers le pont neuf pour rentrer vers le square du Vert Galant, savez que vous êtes à la Gourdaine ?
Vous qui admirez les anciennes des façades de style Louis XIII qui ont orné la place Dauphine et qui découvrez Henri IV sur son cheval, savez vous que vous marchez sur un ancien îlot ?
Il s’agit de l’île de la Gourdaine, ancien îlot alluvionnaire, qui fut rattachée à l’île de la Cité lors de la construction du pont neuf à la fin du XVIe siècle.
La gourdaine, une des anciennes îles en aval de l’île de la Cité
En effet, avant la fin du XVIe siècle, l’île de la cité ne dépassait pas l’emplacement de la rue de Harley, en bordure de l’actuelle place Dauphine. Il y avait en aval trois îles :
- l’île aux juifs, où périrent sur le bûcher les maîtres du Temple en 1314, au sud de la pointe
- l’île au passeurs aux vaches, au nord de la pointe
- l’île de la Gourdaine qui nous occupe aujourd’hui, au nord de l’île de la cité, avant sa pointe (au niveau 34 dans l’extrait du plan de Belleforest de 1575)
Le moulin de la Gourdaine
Cette île fut d’abord connue sous le nom d’île du patriarche. Cette dénomination fut sûrement en mémoire d’un moine qui serait venu s’y installer, à la fois près de la ville, mais sur un terrain vague et soumis au caprice du fleuve
Elle prit celui de la Gourdaine en raison d’un moulin qui y fut installé. En effet, un menuisier auvergnat, appelé Aubin Olivier fut autorisé d’installer sur les lieux une de ses inventions : un moulin pour battre monnaie.
Situé à proximité des jardins de l’ancien Palais, ce moulin à eau, établit au milieu du XVIe siècle, permettait de fabriquer des pièces de monnaie.
La qualité des pièces furent reconnues par tous. Elles n’avaient juste qu’un petit inconvénient : leur production revenait beaucoup plus cher que la fabrication au marteau.
Aussi, sous prétexte d’économie, Henri III retira en 1585 à Aubin Olivier le privilège que lui avait donné son père, Henri II. Il dut se contenter des jetons et médailles.