L’ Hôtel de Bourgogne
L’Hôtel de Bourgogne, résidence plusieurs fois confisquée de princes puissants qui défièrent le roi de France.
Hôtel d’Artois, hôtel de Bourgogne ! L’endroit fut la résidence de puissants princes du XIIIe au XVe siècle. Découvrons cette histoire !
L’hôtel d’Artois d’abord
Fils de Louis VIII et frère de Saint Louis, Robert reçu l’Artois en apanage au XIIIe siècle. Vivant à Paris, il choisit d’installer sa résidence à proximité de l’enceinte de Philippe Auguste, près de la rue Mautconseil, non loin de Saint Eustache.
La maison était rectangulaire, assez étroite cependant.
A proximité, on avait construit une porte dite d’Artois facilitant la sortie de Paris au prince. Toutefois, avec le temps, elle fut supprimée pour simplifier la circulation vers les Halles, en 1498.
C’est dans cet hôtel que vécut le célèbre Robert II d’Artois, qui revendiqua sans succès l’héritage du comté du même nom face à la fameuse Mahaut d’Artois. Après son ralliement à l’Angleterre, l’hôtel d’Artois fut confisqué et donné au dauphin Jean, le futur Jean II, fils de Philippe de Valois.
L’hôtel fut donné ensuite en dot à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et frère de Jean II, après son mariage avec Marguerite de Flandres. Il prit alors son nom : l’Hôtel de Bourgogne.
Les princes bourguignons en profitèrent pour l’agrandir.
Un hôtel en plein cœur de la guerre civile
Alors que le roi Charles VI est fou, la guerre est ouverte entre son frère Louis d’Orléans et le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans peur. Même si Louis d’Orléans est le régent du royaume, Jean sans peur n’hésite pas à le faire assassiné en pleine rue le 23 novembre 1407.
Le duc de Bourgogne doit donc se protéger lorsqu’il vient sur Paris. Pour cette raison, il fit édifier en 1410 la célèbre tour qui porte son nom et qui se tient toujours debout.
L’intermède des princes d’Autriche avant sa confiscation
A la mort du dernier duc de Bourgogne, Charles le téméraire, devant Nancy, l’Hôtel de Bourgogne est de nouveau confisqué. Ses ayants droits, princes d’Autriche, demandèrent aussitôt le droit à son usage. Ils se contentèrent d’y envoyer un gestionnaire et ne le modifièrent pas.
L’hôtel devint alors un repère de brigands. Sur le prétexte de la salubrité de Paris, François 1er le fit confisqué et découpé en 6 lots.
En 1548, les Confrères de la Passion achetèrent un des lots pour y établir leur salle. C’est le lancement du théâtre de l’Hôtel de Bourgogne et d’une des premières salles parisiennes.
Sources bibliographiques :