L’hippodrome de l’Etoile
L’hippodrome de l’Etoile, sous la direction des Franconi, et où se donnèrent les grands spectacles équestres populaires entre 2e République et 2nd Empire
L’influence italienne des Franconi
C’est aux Franconi, familière écuyère vénitienne que Paris doit l’arriver de la mode des hippodromes. Tout d’abord, associé à un anglais, Antoine Franconi ouvre en 1807 sur la rue Saint Honoré, le cirque Olympique, où selon des guides du Paris impérial, on pouvait y voir un spectacle avec un cerf, un cheval et des tours d’adresse.
Son fils, Laurent, reprit l’activité de son père et fut professeur d’équitation pour les Orléans. Son petit fils, Victor se chargea du dressage des chevaux de Napoléon III. Ces deux Franconi travaillèrent au développement d’un hippodrome, le premier du nom à Paris, installé près du rond point de l’Etoile.
Sur cette butte, dans une zone qui était encore à l’extérieur de Paris, un terrain est loué en 1845 à Monsieur Guerlain. Celui-ci se situe le long de ce qui deviendra l’avenue Victor Hugo. Selon les voeux des directeurs de cet hippodrome, Ferdinand Laloue et Victor Franconi était de donner dans ce lieu des spectacles alliant équitation et gymnastique.
Grande construction ovale, située sur le gazon à proximité de l’Arc de Triomphe
Construit rapidement, l’hippodrome de l’Etoile avait une forme ovale, dont on entrait par quatre portiques. En forme d’amphithéâtre, il s’élevait sur trois niveaux. Les piliers qui portaient le toit étaient peints en rouge et les galeries en vert. En tout, l’hippodrome mesurait 130 mètres, avec une champ d’exercice à l’intérieur de 104 mètres et une largeur de 68 mètres.
La porte principale était de style mauresque avec autour deux mats portant drapeaux. L’enceinte intérieure était un parterre en gazon avec quatre allées en sable aboutissant à un rond point central. Les courses se tenaient à l’extérieur du gazon, protégées par une haie de cordes et de poteaux. L’ensemble accueillait 20 000 spectateurs.
Des spectacles équestres et gymnastiques pendant les beaux jours
L’ouverture fut donnée le 3 juillet 1845, avec un cortège chevaleresque, suivi d’une course, avec franchissements de haies et finie par un spectacle de singes montant sur des poneys et un course à la romaine.
Les jours de spectacles, le quartier était très vivant avec guinguettes, cafés, installés sur la pelouse de l’Etoile. Un grand orchestre de cuivre annonçait les numéros. Dans ce lieu, tout fut essayer : reconstitutions historiques de carrousel, courses d’amazone, de taureaux, passage de chevaux dans des cercle enflammés,
L’hippodrome n’était pas ouvert toute l’année. En effet, la saison était lors des beaux jours.
En juillet 1846, un incendie se déclara dans l’écurie et se propagea dans les autres installations, qui n’étaient faite qu’en bois. Mais, les directeurs remirent le métier sur l’ouvrage : les charpentiers vinrent et quinze jours plus tard, l’hippodrome de l’Etoile rouvrait.
Le déménagement vers le rond point de la plaine de Passy pour permettre la construction de la place de l’Etoile
En 1854, un décret impérial tombe ! L’hippodrome est dans le rayon que Napoléon III voulait aménagé pour une place grandiose. Il dut déménager sur le rond point de la plaine de Passy, aujourd’hui la place Victor Hugo.
Sources bibliographiques
- A. L’Esprit Les Hippodromes, Bulletin de la Société historique d’Auteuil et de Passy, 1er et 2e trimestre 1915, bulletin LXXXVII et LXXXVIII, tome VIII, n°7, p.244 à 254.
- A. L’Esprit Les Hippodromes, Le premier Hippodrome (suite et fin). Bulletin de la Société historique d’Auteuil et de Passy, 3e et 4e trimestre 1915, bulletin LXXXIX et XC, tome VIII, n°8, p.302 à 314.