Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de fêtes

Les guinguettes des Barrières

Les guinguettes des Barrières, des lieux de fête et de danse, en lisière de Paris, dans la 1e moitié du XIXe siècle.

 

Pendant la première moitié du XIXe siècle, à l’extérieur des barrières du mur des fermiers généraux, se développa de véritables lieux de fêtes bucoliques. Ici, de nombreuses guinguettes mais aussi des restaurants, marchands de vin s’étaient installés échappant aux taxes de l’octroi aux portes de la ville.

Si bien que de nombreux parisiens venaient se détendre et faire la fête pendant leurs jours de repos. Certaines barrières étaient beaucoup plus actives que d’autres, toutefois, elles devinrent une grande attraction. Il faut dire que les parisiens ne quittaient pas souvent leur ville.

 

Les grandes institutions

La barrière la plus active était celle de Belleville. Le lieu accueillait dans la première moitié du XIXe siècle de nombreuses guinguettes. Toutefois, ici, l’institution était Desnoyers. Vaste restaurant, accueillant une grande diversité de parisiens depuis le XVIIIe siècle. Après avoir bien mangé, les convives se levaient dès les premières notes de musique. On y dansait polka et cancan

Vous trouviez ensuite la barrière de Montparnasse. Desnoyers y avait aussi un établissement. Mais le lieu était réputé pour la Chaumière et son bal. De nombreuses reines de Mabille y avaient fait leurs classes.

Enfin, à la barrière des Martyrs, l’Elysée Montmartre !  Ouvert tous les jours, on y dansait seulement les dimanches, lundis et jeudis. L’endroit fut le premier à offrir son entrée gratuite et vivre des consommations. On pouvait profiter du restaurant, des cabinets de société et de son jardin.

 

 Guinguettes, restaurants, bals et fritures

Plusieurs types d’établissements étaient installés sur les barrières.

En premier lieu, le visiteur pouvait se rendre dans les guinguettes. Ils y mangeaient et buvaient bon marché. Et surtout, ils y dansaient, dans le jardin ou dans une grande salle les jours de pluie. A noter qu’à Pigalle, vous pouviez trouver deux guinguettes à bière.

Ensuite, vous trouviez des restaurants classiques, ouverts pour tous les publics.

Près de la Seine, en particulier à la barrière de la Cunette, des fritures étaient installés. On pouvait profiter du bord de l’eau.

De leur côté, les bals étaient plus grands que les guinguettes. Dans de grandes salles, ils accueillaient des sociétés spécialisés.

Enfin, de manière beaucoup plus modeste, les marchands de vins attiraient les ivrognes et ouvriers souhaitant se saouler.

 

Organisation des guinguettes

Profitant du cadre champêtre dans la première moitié du XIXe siècle, les guinguettes des barrières s’enorgueillirent de leur jardin.  Souvent ce sont des cours plantées d’arbres. Pour recevoir les convives, on regroupe des planches pour former des tables. Des bûches leur servent de pieds.

Au premier étage, une salle était dressée. Cette fois-ci, les tables sont recouvertes de nappes. Elles restent toutefois pratiquement identiques de celles de l’extérieur.

 

Quelques anecdotes de guinguettes

A la barrière de Ménilmontant, dans les années 1830, la belle vestale de la rue des Moulins. On lui prêtait de nombreuses aventures, participant à toutes les fêtes.

Le Franc Bourguignon de la barrière de Montreuil était connu pour les scandales de femmes venues chercher leurs époux ivres. On y chantait même une chanson : Une femme y est mise en scène, se plaignant de la faim et menaçant de prendre un amant. Son mari lui répond de le laisser tranquille, sans se fâcher de la menace.

Enfin, aux Corybantes, à la barrière de Vincennes, la musique était emmenée par la Grosse Caisse. Ancienne militaire, elle faisait danser les soldats du fort à proximité.

En savoir plus sur l’ambiance des guinguettes des barrières

 

Des noms qui ne donnaient pas de doutes aux objectifs de visiteurs

Aux barrières, on venait pour manger et boire tout en profitant du cadre bucolique de la campagne. Ainsi, les parisiens profitaient de guinguettes qui affichaient volontiers ces noms : Petit Bacchus, le Galant Jardinier, le Franc Picard…

En savoir plus sur les noms des guinguettes des barrières

 

Sources bibliographiques :