La Grande Boucherie
La Grande Boucherie située rue Saint Denis derrière le Châtelet était le symbole de la puissance des bouchers au Moyen Age
La Grande Boucherie, ou le cœur d’un quartier des bouchers, écorcheurs, tanneurs, tripiers, parcheminiers, chandeliers de suif…
Bien qu’à l’origine en dehors de la ville, le quartier des bouchers se retrouve en pleine ville suite à la construction du mur de Philippe Auguste en 1190.
Située rue Saint Denis, à proximité du Châtelet, c’est un bâtiment d’au moins deux étages avec un toit de tuiles. On y vend alors la de la viande provenant d’animaux égorgés sur place.
Autour d’elle, se retrouve en effet l’ensemble des professions utilisant les carcasses d’animaux d’élevage et leurs dérivés.
Toutefois, l’odeur du lieu est particulièrement horrible : les restes d’animaux, les excréments sont accumulés dans cette zone et finissent par être rejetés dans la Seine.
C’est grâce à la richesse de ce quartier que l’église Saint Jacques de la Boucherie et sa fameuse Tour Saint Jacques fut construite.
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Les bouchers, une profession mal aimée mais armée et avec de nombreux privilèges
Etant au cœur de l’approvisionnement de viande de la ville, les bouchers avaient acqui au fil des siècles de nombreux privilèges. Ceux-ci se retrouvaient dans l’opulence de la Grande Boucherie. En effet, les parisiens médiévaux consommaient beaucoup de viande.
Ils se chargeaient de l’élevage des animaux à l’extérieur de la ville et organisaient l’abattage, le découpage et la commercialisation des carcasses. Des ouvriers, les écorcheurs étaient payés à la pièce pour tuer les bêtes.
Ce n’est qu’en 1476 que la profession des charcutiers apparait. Les rôtisseurs vendaient des oies dans la rue aux oies devenus depuis la rue aux ours.
Progressivement les autorités décidèrent de déplacer l’abattage des animaux à l’extérieur des remparts, dans le faubourg Saint Honoré.
Armée de masse et de couteaux, ils se révoltaient très souvent et étaient membres de cette partie de la population parisienne qui faisait peur au pouvoir local.
C’est d’ailleurs suite à une de leur révolte, la révolte des Cabochiens de 1413 et la découverte d’un complot contre les Armagnacs au pouvoir que la Grande Boucherie fut détruite en 1416.
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La révolte des Cabochiens de 1413
Profitant des états généraux de 1413, les bourgeois de Paris demandent une réforme profonde de l’administration du royaume. N’obtenant pas ce qu’ils souhaitent, les bouchers de Paris, sous la direction de Simon Caboche, l’un d’entre eux, se soulèvent : Ils arrêtent des officiers royaux, dont Pierre des Essarts, le prévôt de Paris en février, agressent le dauphin et ses proches en avril et envahissent l’hôtel de la reine en mai. Ils obtiennent alors de nombreux postes de gardes aux portes de Paris et une ordonnance organisant l’Etat est promulguée en mai.
Toutefois, au milieu de l’année, la population de Paris lasse de ces évènements d’une part et choquée par l’exécution de grands dignitaires dont Pierre des Essarts, et la levée d’un nouvel impôt d’autre part, cesse de soutenir les bouchers qui se retrouvent isolés.
En juillet, Caboche et ses partisans doivent fuir s’ils ne veulent pas être exécutés à leur tour.
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Place du Châtelet
M° Chatelet Les Halles (Lignes 1, 4, 7, 11, 14)
Bus 67, 58, 81, 75, 76, 38, 47, 39 Arrêt Chatelet
Sources bibliographiques :
- Paris de siècle en siècle / texte, dessins et lithographies par A. Robida
- Dictionnaire historique de Paris, Roselyne de Ayala, Livre de Poche, 2013
- Le monde des métiers au Moyen Age Sophie Cassagnes-Brouquet, Editions Ouest France, 2010