La gare de Lyon isolée par la crue de janvier 1910
La gare de Lyon isolée par la crue de janvier 1910, se retrouva cernée par des arrivées d’eau de tous côtés .
Bien sûr, la gare de Lyon n’est pas si éloignée de la Seine. Et pourtant, on n’imagine pas l’eau s’y rendre, la pensant bien plus haute que les rives du fleuve.
En 1910, au plus fort de la crue, elle se trouva totalement isolée. L’eau venait de partout, et notamment du quartier des Quinze vingt situé entre la gare et l’Arsenal.
Première fausse alerte
Le 24 janvier, un bruit courut dans Paris. On évoqua que la gare de Lyon était touchée par la crue. Certes, l’eau montait vite et cela attisait les rumeurs.
La Petite République écrit le 25 janvier à ce sujet.
« Les bruits les plus pessimistes se répandent. C’est ainsi que l’on prétendait hier que la gare de Lyon était envahie. Il n’en était heureusement rien, et les arrivées et départs de trains se sont succédé comme à l’ordinaire.
Le journaliste apporte une précision quand aux raisons de la rumeur
« Seule la gare du métropolitain située sous la gare de Lyon était inondée, et c’est ce qui donné naissance à ce bruit. »
Les quartiers autour sont progressivement touchés
Dans son édition du 27 janvier, le Matin titre : « L’eau gagne »
Il complète :
« Au douzième arrondissement, rue Daumesnil et Emilio Castelar, les rez-de-chaussée étaient envahis dans l’après midi. Le commissariat des Quinze vingt, chassé par l’eau, devait se réfugier à la gare de Lyon, au fond de la cour des départs. A son tour, le commissariat de Bercy évacuait bientôt l’immeuble du 137 rue de Bercy, pour s’installer à la mairie. Le boulevard Diderot était un peu plus tard submergé par le quai de la Rapée, et la rue Traversière, gagnée par le flot, n’était plus à la tombée de la nuit qu’une longue avenue d’eau doublant l’image désolée des façades. »
Dans ce contexte, les quartiers des Quinze vingt et de Bercy se retrouvaient de plus en plus inondé.
Le même jour, le Petit Parisien indique :
« Plus loin de la Seine, la rue de Chalon puis la rue de Rambouillet, derrière la gare de Lyon, ont leur chaussées recouvertes par les eaux. Ici, l’inondation est également imputable aux égouts, qui ont crevé en plusieurs points. »
Des pompes devant la gare de Lyon
Plus précisément, autour de la gare de Lyon, le Petit Parisien annonce la présence de pompes.
« Devant la gare de Lyon, des pompes puissantes aspirent sans trêve, le liquide qui recouvre les voies du métro et le rejettent sur la voie publique. Ces eaux s’en vont grossir le volume de celles qui stagnent dans toutes les rues voisines. »
Isolement de la gare de Lyon
Avec la montée des eaux, la gare est de plus en plus cernée. Le Petit Parisien indique le 28 janvier :
« La seule voie qui permit encore d’accéder à la gare de Lyon avant-hier, l’avenue Daumesnil, a été inondée en partie et a dû être barrée, hier, vers deux heures de l’après midi.
Un peu plus tard, la chaussée s’est levée place et boulevard de la Bastille et la circulation a été, sur ce point, interrompue vers trois heures. »
Le métro est lui totalement sous l’eau
« Les galeries du métro, devant la gare de Lyon sont pleines jusqu’aux voûtes d’une eau jaunâtre, qui s’écoule rapide et bruyante. »
A la nuit tombée, la gare est toute isolée. Pour la garder, on envoie alors des soldats y veiller. Il fallait à tout prix éviter l’arrivée de vandales et de voleurs. Il faut dire que l’ambiance est spéciale. Seul le bruit des vaguelettes résonne. Hôtel, brasserie, magasins… tout est désert.
Sources bibliographiques :
- La Petite République du 25 janvier 1910
- Le Matin du 27 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 27 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 28 janvier 1910