Les galeries du Louvre par Israël Silvestre
Les galeries du Louvre par Israël Silvestre : véritable vue à partir de la Seine de la façade au Grand Siècle
Grâce à ce dessin d’Israël Silvestre, nous pouvons avoir une vue sur le Louvre et la Seine en ces années du Grand Siècle !
Pour réaliser ce dessin, Silvestre s’installa probablement, de l’autre côté de la Seine, profitant d’une magnifique vue sur le palais, encore occupé par Louis XIV.
Présentation de la grande galerie du Louvre
Galerie au bord de l’eau, ou grande galerie, cette vaste construction avait pour objectif de relier le Louvre au Palais des Tuileries.
Voulue par Henri IV, elle fut construite sur ordre d’Henri IV entre 1594 et 1610. S’organisant sur deux niveaux, elle est longue de 450 mètres et large de 13 mètres.
Cette grande galerie s’inscrivait dans la réalisation du Grand Dessein revoyant en profondeur la résidence principale du roi de France.
Ce projet fut ensuite repris par les successeurs d’Henri IV, notamment Louis XIV. Comme le témoignent plusieurs dessins d’Israël Silvestre, le roi Soleil fit faire de nombreux travaux, avant qu’il se détourne vers la construction du château de Versailles.
Comme nous pouvons le voir dans ce dessin, la grande galerie comporte deux parties :
- A droite, entre le Louvre et l’enceinte de Charles V, dont la Tour médiévale du Bois signale la position, réalisée par Louis Métézeau
- A gauche, entre l’enceinte de Charles V et le palais des Tuileries, sous la direction de Jacques II Androuet du Cerceau.
Vue de la Seine !
Silvestre représente avec attention l’activité marchande sur la Seine ! On peut y voir les bateaux avancer sur le fleuve et accoster sur les ports. Les travailleurs de la Seine peuvent rejoindre les berges au moyen de ce grand escalier représenté sur la droite du dessin.
Plus loin, nous pouvons voir le pont des Tuileries, appelé également pont rouge. Ce qui frappait avec cet édifice, c’était le nombre d’arches qui avaient été construite pour sa réalisation. Il fut en grande partie emporté par un crue en février 1684. Le pont Royal le remplaça ensuite en 1689.
Vestige d’un ancien Paris
Bien sûr, le premier vestige qui frappe l’œil est la Tour du Bois. Elle avait été construite autour de 1380 lors de l’édification de l’enceinte de Charles V.
Cette tour fut détruite ensuite en 1380. On perçoit bien dans ce dessin les 4 niveaux de la tour avec sa terrasse en haut pour guetter au loin. Elle était également doublée d’une tourelle, bâtie dés le sol et surplombant l’ensemble, afin de pouvoir monter encore plus haut.
En outre, les passants entraient dans Paris par la porte Neuve, datant du XVIe siècle. Etrange vue ! Elle était le signe de la limite de Paris alors. Cependant dans le dessin de Silvestre, on voit bien que dans la seconde partie du XVIIe siècle, la ville se poursuivait au-delà.
La composition du dessin
Construit à la manière d’une vue, Silvestre prend de la distance pour représenter l’objet de son attention : la galerie du Louvre.
Pour cela, il se rend sur l’autre rive. C’est une nouvelle occasion pour voir ce fleuve qui offre de l’espace à la vue. Ainsi, les lignes des berges en terre du côté gauche du dessin et des quais de l’autre, posent celles directrices de l’œuvre. Finalement, l’orientation de la galerie du Louvre ne fait que les suivre.
Pour donner de la force à l’architecture, il permet aussi de voir un peu plus loin, sur le côté gauche, les extérieurs de la ville. Ainsi, les arbres en continuité de la galerie sont ceux du jardin des Tuileries. Puis, on distingue les collines qui dominent la ville.
Enfin, le premier plan est occupé par les berges en terre de la rive gauche, sur laquelle marche des promeneurs.