Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les fruitiers et regrattiers

Les fruitiers et les regrattiers, des petits vendeurs commercialisant tous les produits de première nécessité, dans toute la ville

 

Partout dans la ville et sur les marchés, petits comme grands, on retrouvait au cours des siècles nombre de petits commerçants peuplant la ville. 

Regrattiers, revendeurs, coquetiers… il s’agissait de simples marchands revendant volailles, poissons, œufs, beurre, fruits et légumes qu’ils achetaient en priorité sur les Halles.

 

Les regrattiers, une grande diversité de situation entre petits vendeurs et maîtres d’une corporation

Bien que dans de nombreux cas ces marchands n’étaient  pas réglementés, il existait également une corporation : les regrattiers de pain et de grains. 

Ces derniers tenaient boutique dans la rue et avaient apprentis, maîtres et jurés. 

Le Livre des métiers de Boileau leur attribuait des statuts  : 12 jurés et 8 contrôleurs compteurs des œufs et fromage.

 

Toutefois dés le XIVe siècle, cette corporation fait l’objet d’une scission : les épiciers obtinrent leurs statuts en 1311 des mains du prévôt Jean Plébanc.

 

Au cours du XVe siècle, on réglementa fortement ces commerces : 

  • les beurres frais et salés apportés dans la ville devaient être sous la forme de mottes ou dans des pots en terre de 5, 10, 25 à 100 livres.
  • Interdiction aux mêmes regrattiers de vendre à la fois du beurre et du poisson. 
  • Obligation aux regrattiers d’attendre la fin de matinée (11 heures ou minuit) pour pouvoir acheter sur les Halles leurs marchandises, afin de permettre à la population de s’approvisionner directement auprès des forains.

 

L’organisation de la corporation à la fin du Moyen Age

Cinq jurés surveillaient les marchandises qu’ils devaient contrôler chaque jour. La visite se payait en nature : un oeuf par panier, une pomme par cageot. 

La maîtrise était accessible après 6 ans d’apprentissage, mais avec une spécificité : aucun droit à l’entrée de ce métier.

 

La confrérie des regrattiers était localisée à Saint Eustache sous le patronage de Saint Léonard. 

 

Une corporation nombreuse et taxée à la fin du XVIIe siècle

A la fin du XVIIe siècle, la profession dut verser 12 500 livres en 1691 pour obtenir la réunion des offices créés par les autorités royales pour l’occasion avec les jurés. Cela se traduisit par l’instauration d’un droit de 4 livres par jour dont chacun des 3 000 regrattiers de la ville.

En complément, en 1745, les fruitiers durent verser 35 000 livres pour l’union des offices d’inspecteurs des jurés. La maîtrise coûtait alors 850 livres. 

 

Sources bibliographiques :