Les fonctions de police du prévôt de Paris
Les fonctions de police du prévôt de Paris s’articulaient autour des questions de sécurité et du commerce…
Dans son traité sur l’Histoire de la police paru au début du XVIIIe siècle, Nicolas Delamare revient sur l’organisation de cette institution à Paris.
De ce fait, il revient sur le rôle du prévôt de Paris au Moyen Age, notamment avant 1500.
La vertu et le rève d’un tribunal unique
Pour Nicolas Delamare, confier à un seul tribunal, la police était la meilleure manière de gérer une ville. Il cite tout d’abord Platon qui écrivait à son Traité des Lois qu’un gouvernement était bon et sage lorsqu’il était dans cette « unité ». Avec ce procédé, « une République peut être gouvernée comme une seule famille, et une grande ville comme un seul homme.» Delamare continue ensuite avec Aristote. C’est donc dire comment la gestion de la police était chose sérieuse pour ce commissaire de police sous Louis XIV.
Et pourtant plusieurs tribunaux de police à Paris
Il revenait au prévôt de Paris de diriger la police à Paris. Enfin, pas exactement partout dans Paris.
Comme le soulève Delamare, depuis la construction du mur de Philippe Auguste au début du XIIIe siècle, le prévôt de Paris dut partager les fonctions de police avec d’autres puissants.
En effet, les seigneurs des bourgs et des terres qui s’étaient retrouvés à l’intérieur de Paris conservèrent leur police. Ensuite, des officiers de la Couronne surveillaient le commerce et les arts, le grand prévôt de l’Hôtel sur les marchands et les artisans suivant la cour, le bailli du Palais à l’intérieur de cette enceinte. Enfin le prévôt des marchands intervenaient sur la Seine et les ports de Paris.
Bref, plein de monde se sentait concerné par les actions de police dans le Paris médiéval.
L’action d’Etienne Boileau pour davantage d’ordre et de Jean II
Au XIIIe siècle, Louis IX, appelé ensuite Saint Louis, installe Etienne Boileau, prévôt de Paris. Connu tout d’abord pour son célèbre livre des métiers, où il regroupe les statuts des corporations de la ville, Boileau se chargea aussi de la « recherche et la punition des crimes. »
Les règlements de Boileau furent ensuite repris par la grande ordonnance du roi Jean II en 1350. Il s’agissait alors de faire sortir de Paris « tous les vices » selon les termes utilisés par Delamare. Pour lui, il fallait faire partir la « mendicité des valides et l’oisiveté ». En outre, la police devait veiller à la « bonne foi » dans le commerce et les arts.
Aussi, il était tout à fait normal que la police s’intéresse aux règlements des métiers et leurs contrôles.
Les rois qui succédèrent à Jean II, continuèrent à mandater le prévôt de Paris dans ses fonctions de police, et notamment dans le respect des règlements des métiers.
Le président du Tribunal de Police
Le prévôt présidait le Tribunal de Paris, le délégant à ses lieutenants quand il devait s’absenter.
Toutes ces décisions étaient conservées au grand Châtelet. Ainsi, le prévôt de Paris présidait le tribunal de Police pour les questions civiles et criminelles. Les audiences entre ces deux types de questions se tenaient indifféremment. C’était les occasions qui les dirigeaient.