Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

La foire de Saint Denis

La foire de Saint Denis se revendiquait de l’héritage de la foire carolingienne mythique d’Aix la Chapelle…

 

Cette foire se tenait dans la ville de Saint Denis, au nord de Paris et portait le nom du Landit. Elle démarrait le lundi qui suivant la Saint Barnabé (11 juin) et durait 15 jours.

 

Une foire qui datait du IXe siècle

C’est Charles le Chauve qui aurait donné le privilège de la foire de Saint Denis en 876. Placée d’abord sur la route qui menait à Paris, au niveau du village de la Chapelle Saint Denis, elle fut transférée dans la ville de Saint Denis par Louis XI.

La foire attirait marchands de drap et d’étoffes qui venaient de Champagne, Picardie et du Poitou.

Une autre hypothèse, portée par Sauval, était que la foire du Landit remontait à Louis VI le Gros au début du XIIe siècle. En effet, à cette date, l’évêque de Paris organisa une procession pour présenter à son diocèse un fragment de la Croix. Le Parlement et l’Université l’accompagnait. Comme l’endroit était sans ruisseau, des marchands vinrent y proposer des boissons. Progressivement, ce serait une véritable foire qui s’y était installé.

 

La foire au parchemin faisait venir toute l’Université, accompagnée par ses troubles

Au Moyen Age, elle attirait le Parlement de Paris et l’Université qui y venaient en grande pompe une journée.  En effet, la foire était célèbre pour les parchemins qu’on y trouvait. Aussi, l’Université venait s’approvisionner, en ayant priorité sur les parcheminiers, qui achetaient les lots ensuite. Le recteur de l’Université y venait avec les écoliers, qu’il avait retrouvé place Sainte Geneviève. Cet ensemble restait turbulent car il n’était pas rare que certains étudiants se battent entre eux. Parmi eux, se glissaient également d’autres gens, profitant de la confusion.

Ces agitations cessèrent sous l’effet conjoint du transport de la foire à Saint Denis, des guerres de religions du XVIe siècle et du remplacement progressif du parchemin par le papier.

 

Une seconde foire se tenait à Saint Denis un peu plus tard dans l’année. En effet, en octobre, le lendemain de la fête de Saint Denis, une nouvelle période s’ouvrait pour 8 jours. 

 

Franchise et contrôle d’une foire

Ces deux foires avaient le même privilège : franchise sur toutes les marchandises pendant leur transport et l’étalage. La plupart des marchands évitaient Paris et ainsi sa douane.

Deux visites étaient organisées pour les marchandises : la première était gratuite par les inspecteurs des manufactures. La seconde était payée, suivant la qualité des étoffes, par les maîtres drapiers de Paris.

 

Sources bibliographiques :

  • Foires et marchés du royaume, ouvrage contenant 1° un état des foires les plus fameuses de la France et des pays étrangers 2° une indication par ordre alphabétique de toutes les foires et marchés francs