La fête de la Saint Jean
La fête de la Saint Jean se faisait autour d’un grand feu sur la place de Grève pour célébrer le nouvel été.
Au milieu du mois de juin, la France fêtait la venue de l’été, avec de nombreux feux. Cela se déroulait le jour de la Saint Jean, le 25 juin.
Même si l’inspiration était antique, elle associait le clergé qui y prenait une grande part. Ainsi des clercs bénissaient le feu. A la fin, les parisiens ramassaient des morceaux de charbon qu’ils utilisaient comme porte bonheur. Contre la foudre ! Contre les maladies ! On pouvait les utiliser pour purifier un puits.
La présence royale pour allumer le feu
Godefroi décrit la fête de la Saint Jean de 1549 de la manière suivante. Le prévôt des marchands demanda au roi de venir le dimanche suivant la Saint Jean sur la place de Grève. C’était en effet le souverain qui allumait alors le feu à Paris. On avait pour cela édifié une pyramide en bois.
Tout d’abord, le roi, Henri II, vint accompagner par la reine, Catherine de Médicis, les prince de sang, les cardinaux et grands seigneurs du royaume. De son côté, le prévôt des marchands était présent avec ses échevins, les officiers de Paris. On y trouvait aussi les archers, les arbalétriers, les trompettes, clairons… qui furent alors présentés au roi.
Le roi alluma le feu avec une torche. Aussitôt, un feu d’artifice se mit en action, partant de la pyramide.
La Cour rentra ensuite dans l’Hôtel de ville. Un buffet y fut donné avec confitures, dragées, fruits…
La participation royale à la fête de la Saint Jean parisienne datait de Louis XI. Elle se poursuivit jusqu’à Louis XIV. Toutefois, le roi Soleil ne se rendit plus en place de Grève à cette occasion à compter de 1648, soit 5 ans après le début de son règne.
Un grand feu décoré et dressé pour l’occasion
La pyramide de bois, appelé aussi mai, mesurait au début du XVIe siècle près de 20 mètres. Elle était bouchée par de la paille et décorée par des bouquets de fleurs. On y avait aussi placé en 1513, 24 chats et un renard, destinés à être brulés « pour donner plaisir à Sa Majesté ».
On apportait des chantiers de bois de l’île Louviers un arbre de 12 mètres, un grand nombre de grosses buches, de la paille.
La veille de la fête, le bureau de la Ville se rendait, en grande pompe, voir le roi pour lui demander solennellement de se rendre devant le feu.
Vers sept heures du soir, on entendait dans les rues les trompettes de la Grande bande, un groupe de musicien associé à la Maison royale.
En outre, l’artillerie faisait jouer de ses canons. Il arrivait certaines années que les vitres de l’Hôtel de Ville se brisent du fait des bruits.
Les fonctionnaires de l’Hôtel de Ville étaient sur leur 31. Couronnés de rose, ils portaient une écharpe de roses ou d’œillets et un gros bouquet sur la ceinture.
Le prévôt s’avançait accompagné par ses échevins d’une torche de cire jaune, qu’il présentait au roi. Ce dernier se chargeait alors d’allumer le feu et de lancer les festivités.
Ensuite, la municipalité offrait une coalition et un bal aux parisiens si contents de pouvoir faire la fête. Ils profitaient ainsi du vin et du pain apportés pour l’occasion. Les plus téméraires se rapprochaient du feu pour essayer de récupérer des cendres et des charbons, réputés pour porter bonheur.
Sources bibliographiques :
- Bernard, Frédéric. Les fêtes célèbres : de l’antiquité, du moyen âge et des temps modernes. 1883
- Franklin, Alfred. Paris et les Parisiens au XVIe siècle. Paris physique. Paris social. Paris intime. 1921.