La fête au Parc Monceau pour l’Exposition universelle de 1889 fut une soirée grandiose donnée par la ville …

 

Le 20 juin 1889, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889, Paris donna une grande fête à l’intérieur du Parc Monceau. « Un conte des Milles et une nuits réalisés en plein Paris ». La ville avait vu les choses en grand. Elle prévu 30 000 réservations, dont 15 000 furent transmises par les exposants.

Outre les chanceux, cinquante mille curieux s’étaient regroupés derrière les grilles pour tenter de voir ce qu’il se passait. Rien du spectacle ne devait leur manquer.

 

De très grandioses aménagements

On y donna cinq ou six concerts dans les différentes parties du parc. Les visiteurs profitaient des musiques des gardes républicaines, de la Société des Enfants de Lutèce, de la Société des sonneurs de trompe, du Louvre, du Bon Marché. A chaque fois, des kiosques avaient été dressées, reprenant une architecture du XVIIIe siècle.

Du côté de l’entrée du boulevard Malesherbes, une estrade de 20 mètres de large avait été aménagée.

En outre, on avait aménagé 20 autres petits kiosques pour les buffets, tenus par des vendeurs et vendeuses costumé. Ici encore, le thème était le XVIIIe siècle. A côté, on avait installé des salons ouverts avec des personnes en costumes représentant les 36 provinces de France.

 

Une fête attirant une véritable cohue… mais seulement sur invitation

Ainsi, dans la soirée, vers 9 heures et demie, c’était une véritable cohue qui déambulait dans le parc. A dix heures du soir, les participants avaient même du mal à se déplacer.

Tous venaient voir les grandes illuminations qui avaient été disséminées dans le parc : guirlandes de verres de couleur, électricité… Dans la naumachie, ces éclairages se reflétaient dans le bassin, lui  donnant un aspect de lustre colossal.

Dans les arbres, on avait placé des milliers des milliers de ballons rouges.

 

Quelques accidents mais sans grande conséquence

Un accident manqua de se produire lors du lancement de la fête. En effet, à ce moment, on voulu allumer  des verres de couleurs à proximité de l’orchestre qui avait été installé du côté de l’avenue Ruysdaël. Cependant, une draperie prit feu et tout le décor du kiosque partit en fumée. 

 

En raison de la crainte d’un orage, on avança le lancement du feu d’artifice prévu au départ à 10 heures et demie. Le feu d’artifice présenta des pièces appelées, les grandes rosaces, la fontaine qui s’élève sous la Tour Eiffel, les neuf cascades à feu.

Toutefois il ne plut pas. Les visiteurs purent déambuler pendant 5 heures. Tous durent partir à 1 heure et demie du matin.

 

Quelques critiques

La fête attira aussi son lot de critiques. En effet, l’Exposition Universelle retirait aux cafés, spectacles du public. Et pourtant cette fête du Parc Monceau se faisait dans un quartier sans commerce, restaurants et café… ceux d’autant que les visiteurs étaient triés sur le volet. Aussi, des passants sifflèrent son organisation.

 

Le lendemain matin, le Parc Monceau rouvrit à l’heure habituelle. Aussi tous les verres de couleurs qui avaient donné les illuminations furent enlevés. On emporta les grandes quantités de chaises et on dut arroser pour rendre aux pelouses leur aspect.

 

Sources bibliographiques :

• Le Parti ouvrier du 14 juin 1889 
• Le Constitutionnel du 21 juin 1889 
• Le Parti ouvrier du 22 juin 1889 
• Le Petit Parisien du 22 juin 1889 
• La Presse du 23 juin 1889 
• L’Univers illustré du 29 juin 1889 
• Image : L’Univers illustré du 29 juin 1889