Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de fêtes

La fête des fous

La fête des fous était le moment de toutes les libertés, y compris à l’intérieur de la cathédrale Notre Dame de Paris

 

Très répandue en France, la fête des fous était très populaire au Moyen Age. Grotesque, excentrique ! Probablement, elle était l’héritière des bacchanales, ces fêtes à l’honneur de Bacchus qui se déroulait fin décembre dans la Rome Antique. Cette fête se faisait en parallèle des restrictions que pouvaient imposer l’Eglise. Toutefois, avec le temps, elle s’assagit. Les mœurs s’assagirent et la fête perdit de sa superbe.

 

Le départ : la fête des sous diacres pour une élection particulière

A Paris, elle commençait par la fête des sous diacres. Elle avait lieu le 26 décembre. On y voyait alors des diacres totalement ivres cherchant à élire parmi eux un évêque des fous. L’heureux élu était alors béni et une procession démarrait vers Notre Dame. Coiffé d’une mitre et tenant une crosse, il faisait mine de bénir la foule, avant de s’asseoir sur le siège épiscopal.

 

La fête des fous à proprement parler

Cette cérémonie était suivie par la fête des fous à proprement parler. Elle se déroulait du 1er janvier jusqu’à l’Epiphanie. Le clergé en grande pompe venait chercher l’évêque des fous pour le conduire à Notre Dame. Au moment de son entrée dans la cathédrale, les cloches sonnaient très fortement. On pouvait alors commencer une parodie de messe.

Contrairement aux fêtes religieuses, le clergé était vêtu en comédien, en femme… Les clercs avaient recouverts également leurs visages de suie ou portaient des masques affreux. L’intérieur de l’église avait perdu toute sa superbe. En effet, on y voyait des hommes jouer aux dés sur l’autel, d’autres mangeant boudins et saucisses. Certains faisaient bruler leurs chaussures dans les encensoirs.

Une fois la messe finie, l’alcool coulait encore plus à flot. On dansait dans la nef, se laissant à toutes sortes de jeu. Puis on sortait. Ce petit monde poursuivait sa fête dans les rues, dans la même veine.

 

Sources bibliographiques :