Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les faiseurs de bas

Les faiseurs de bas, une profession apparue tardivement, fut totalement réorganisée par Jean Baptiste Colbert et qui rejoignit enfin les Six Corps

 

La production de bas ne semble pas avoir fait l’objet d’un métier à part entière au cours du Moyen Age parisien. Aussi, il semble qu’elle se réalisait principalement chez les parisiens directement. En effet, les tailleurs, chaussetiers et braliers de fils ne fabriquaient que très peu de vêtement en tricot. 

 

Naissance d’une corporation à la fin XVIe siècle

A la fin du XVIe siècle, en juin 1584, sont donnés dans la ville les statuts des faiseurs de bas, appelés alors les “racoutreurs de bas de soie, d’estame et vieux habits”. 

Quatre jurés étaient élus pour diriger la communauté, qui se réservait alors le travail des bas de chausses en soie, estame et autres étoffes. Aussi dorénavant, ils étaient les seuls ouvriers autorisés à pratiquer les réparations de ces vieux vêtements, excluant les bonnetiers au passage. 

En 1606, Paris compte 6 maîtres et les statuts sont régulièrement confirmés

 

L’intervention de Colbert et l’installation du manufacture de fabrication des bas au métier qui se développe très fortement

En 1656, cette organisation est totalement remise en cause. En effet, par lettres patentes, une manufacture de bas de tricot au métier est autorisée et confiée à Hindret et Blaise. Elle s’installe dans des annexes du château de Madrid à Neuilly. 

Toutefois, lorsque le privilège s’éteint, les ouvriers s’organisent de nouveau en corporation avec des statuts qui leurs furent donnés en 1672. Ce fut l’autorité royale qui l’organisa cependant, avec la nomination des 100 premiers maîtres parmi les travailleurs de la manufacture. Le choix des 4 jurés fut porté sur les 4 plus âges.

Bien sûr, par la suite, le fonctionnement plus classique des corporations parisienne fut appliqué avec apprentissage, chef d’oeuvre pour aspirer à la maîtrise, élection des jurés…

 

La fusion avec les bonnetiers et l’intégration dans l’élite bourgeoise parisienne : les Six Corps

Au tout début du XVIIIe siècle, les bonnetiers anciens, les bonnetiers au tricots et les faiseurs de bas au métier se rapprochèrent. Déjà un premier arrangement fut conclu en 1701. Vint ensuite la fusion, permettant aux faiseurs de bas de rejoindre une profession qui jouissait du privilège des Six Corps.

Le nom des faiseurs de bas disparut totalement en 1723.

 

Sources bibliographiques :