Histoires de Paris

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Histoires de quartier

L’effondrement du marché Saint Martin en 1879

L’effondrement du marché Saint Martin en 1879 : le bâtiment s’écroula complètement sous le poids de la neige.

 

C’est une véritable avalanche de neige qui s’abat sur Paris en cette fin 1879. Tout le mois de décembre est pris par ces chutes, qui s’accompagnent d’une température glaciale. Les nuits, les thermomètres marquaient souvent en dessous de -10°C.

Dans ce contexte, pour les parisiens, cela impliquait beaucoup de difficultés pour déblayer les rues et maintenir un peu de circulation. Mais aussi, il était essentiel de déneiger les toits, au risque d’effondrement.

Ce fut le cas malheureusement juste avant le 10 décembre pour le marché Saint Martin.

 

La chute en fin de journée

Le Petit Journal du 10 décembre 1879 nous rapporte le fait suivant :

« Un terrible accident s’est produit hier soir, à neuf heures trois quarts ; les constructions en pierres de taille et poutres métalliques du marché Saint-Martin se sont entièrement effondrées sous le poids de la neige qui couvrait la toiture. »

 

Très vite, on recherche des responsabilités à ce drame, tout en se félicitant que le chute ne survint pas à un moment d’activité du marché :

« Cette construction n’appartient pas à la Ville ; elle est la propriété d’une société particulière. Une enquête sévère est ouverte pour savoir à qui incombent les responsabilités. Si malheureusement cet accident s’était produit quelques heures auparavant, il y aurait eu certainement des centaines de victimes. Et c’est grâce à une heureuse circonstance que les passants ont dû de n’être pas broyés sous les nombreuses pierres de plus d’un mètre cube, projetées avec violence, sur les voies environnant le marché, et sous les débris de la toiture. »

 

Déroulement du drame

« Un craquement formidable de plusieurs secondes, qui a précédé la chute des bâtiments, a permis aux passants épouvantés de s’enfuir à temps. Puis toute cette masse, qui occupe 80 mètres sur 40, à l’angle des rue Bouchardon et du Château d’Eau, s’effondrait.

Du côté de la rue Bouchardon se trouvent dix boutiques faisant corps avec le marché. Toutes étaient déjà fermées et leurs locataires ont eu une peur énorme en entendant le craquement ; les pompiers du poste qui se trouve en face du marché ont défoncé les portes à coups de haches. »

Ainsi, un bruit fort résonna avant que l’ensemble ne s’écroule. Heureusement qu’il avait servi d’alerte pour limiter les blessés.

 

Les secours

« Un seul des boutiquiers, M. Poulain, marchand de vins, a été grièvement blessé ; le garçon, nommé Bottard a été fortement contusionné. Deux gardiens de nuit qui se trouvaient dans l’intérieur du marché ont été ensevelis sous les décombres ; mais plusieurs poutres métalliques sont tombées d’une façon si heureuse qu’elles ont formé tente.

Les pompiers ont pu retirer ces gardiens sains et saufs. »

Ainsi, très rapidement, les secours se mirent en mouvement, grâce à l’action conjuguée des pompiers et de la police

« M. Roudil, officier de paix du 10° arrondissement, secondé par les pompiers et ses agents, a organisé les secours avec une présence d’esprit et un courage qu’on ne saurait trop louer ; signalons également la courageuse conduite de M. Constant Glaziou, qui s’est porté un des premiers au secours des locataires menacés de périr sous l’effondrement total. »

 

Dans les jours suivants, cet effondrement fut difficile pour les marchands. Pour eux, cela impliquait la perte des marchandises restées dans leur boutique et surtout la possibilité de vendre leurs produits dans les semaines à venir, notamment à l’annonce de Noël.

 

 

Sources bibliographiques :