Le dortoir de la rue Chevert pour les sinistrés de la crue de 1910
Le dortoir de la rue Chevert pour les sinistrés de la crue de 1910 : logement d’urgence loin du grand froid !
Au maximum de la crue de 1910, les quartiers de Javel et de Grenelle sont totalement inondés. La police et l’armée ont le plus possible fait évacuer les logements des rues transformées en canaux.
En parallèle, il fallait pouvoir loger les pauvres miséreux
Un contexte de grand froid
Rappelons-nous ! Nous sommes lors de la crue dans la deuxième quinzaine de juillet. Il y avait beaucoup plus pendant de longues semaines, expliquant cette gigantesque crue.
Vers la fin janvier, les hydrologues voyaient d’un très bon œil, le retour du froid signifiant la diminution de risque de pluies. Ainsi, la possibilité que la Seine puisse continuée à augmenter se réduisait.
Cependant pour les pauvres parisiens chassés de leurs appartements du fait de l’inondation, c’était une double peine.
Aussi, il fallait trouver une solution d’urgence !
Dortoir au 29 rue Chevert
Grâce à un reportage sur place publié dans le Matin du 30 janvier, nous pouvons revivre cette ambiance.
« Et à deux pas [de la rue de Motte Piquet où des repas d’urgence étaient distribués], 29, rue Chevert, c’était le dortoir. Dans la salle de l’ « Assistance par le travail », 25 lits pour les femmes ; à côté, 10 lits pour les hommes. Sur l’estrade, des berceaux autour du piano. Les petits couraient, s’amusaient, oubliaient déjà. Les mères cousaient. L’une pleurait. Elles étaient de la rue Surcouf, de la rue Malar. « Nous n’avons plus rien » dit l’une. Et ses doigts se crispèrent aux couvertures de son lit d’exilée. Au plafond, d’anciennes oriflammes de fêtes pendaient.
Sources bibliographiques :
- Le Matin du 30 janvier 1910
- Image : Rue Michel-Ange. Habillement de sinistrés par Albert Harlingue – crédit BHVP