La domestication de la Seine parisienne au XIXe siècle
La domestication de la Seine parisienne au XIXe siècle permet le développement fulgurant du commerce fluvial.
En se promenant sur les bords de Seine de nos jours, nous profitons d’un cadre exceptionnel et urbanisé. Il semble que le fleuve coule paisiblement. Toutefois, cet aspect n’a que deux siècles d’existence.
Même si la ville s’est construite grâce au commerce tiré par son fleuve, la navigation sur la Seine était loin d’être une partie de plaisirs. De nombreuses difficultés jalonnaient le parcours dans la capitale. En outre, son niveau variait fortement.
Aussi, de nombreux travaux au XIXe siècle permirent la domestication de la Seine parisienne. Ils permirent le développement très important de la navigation fluviale, avant qu’elle ne diminue au XXe siècle.
L’élévation des quais pendant la première moitié du XIXe siècle
Le XIXe siècle commence par une volonté de monter le niveau des berges. En effet, il s’agit de protéger la ville des différentes crues et de faciliter l’activité portuaire. Ainsi, les quais sont surélevés progressivement.
C’est par l’île de la Cité que commence la manœuvre en 1802. On détruisit alors le port Saint Landry. Ensuite, l’opération se poursuivit sur les quais de la rive droite, au niveau du Louvre, avant de passer de l’autre côté.
A la Restauration, les quais sur les berges de la Gare et de Bercy sont construits. Ensuite, dans les années 1830, vient le tour des quais de la Mégisserie et de la Grève.
En 1846, la totalité des quais du Paris historique sont élevés.
Le dragage de la Seine parisienne au milieu du XIXe siècle
Sur son tracé dans Paris, la Seine s’ensablait régulièrement. Certains endroits étaient particulièrement touché : à proximité du Louvre notamment. Au niveau des bancs de sable, la navigation était difficile. En effet, d’un côté, le tirant d’eau était souvent trop faible, et de l’autre, le courant était fort.
Aussi, cette situation nécessitait l’intervention de bateaux dragueurs réguliers. Aussi, des dragages importants furent réalisés à la moitié du XIXe siècle.
L’opération débuta en 1849 autour du pont neuf. En 1851, elle fut poussa jusqu’au pont de la Concorde. Au niveau du petit bras, les déblais servirent à l’élévation des quais.
La construction d’écluses
Dans le petit bras de la Seine, il était courant de traverser à pied lors des périodes de sécheresse. Aussi, il d’abord décida d’édifier une première écluse, légèrement en aval du pont neuf : l’écluse de la Monnaie. Elle fut réalisée en 1851. Toutefois, elle permit de gagner simplement un mètre d’eau.
Une seconde écluse fut réalisée bien plus en aval : l’écluse de Suresnes. Elle permit d’élever sensiblement le niveau du fleuve, à partir de 1866
Le rattachement d’îles aux rives
Par le passé, Paris comptait d’autres îles que celles de la Cité et Saint Louis. La première, en amont, était l’île Louviers, entre l’Arsenal et l’île Saint Louis.
C’est dans les années 1840, que le bras la séparant de la rive droite fut comblée. Il correspond aujourd’hui au boulevard Morland.
Plus en aval, entre les terrains occupés aujourd’hui par l’Invalides et la Tour Eiffel, s’étendait à proximité de la rive gauche une grande île : l’île des Cygnes. Dans la courbure de la Seine, elle avait été constituée par le regroupement de plusieurs îlôts : île de Grenelle, île des Treilles, île aux vaches, île de Jérusalem et île de Longchamp. Son raccordement à la rive gauche fut réalisé en plusieurs temps :
- 1773 pour la partie la plus en amont,
- 1812 pour la partie aval.
Sources bibliographiques :
- Pawlowski, Auguste. Les Ports de Paris. 1910.